Le 119 : « allô enfance en danger ! »
Le numéro téléphonique 119 est réservé au service national d’accueil téléphonique de l’enfance en danger. Ce service reçoit chaque année plusieurs centaines de milliers d’appels, concernant des enfants en danger ou des parents en difficulté. Focus sur ce numéro d’urgence que chacun se doit de connaître !
Un service public dédié à l’enfance
En 1989, dans le cadre d’un projet de loi relatif à la prévention des mauvais traitements à l’égard des mineurs et à la protection de l’enfance, le service national d’accueil téléphonique de l’enfance maltraitée est créé. Depuis 1997, ce service est joignable par un numéro d’appel simplifié à trois chiffres, le 119. Reconnu comme numéro d’urgence depuis 2003, il est accessible gratuitement depuis tous les téléphones mobiles, en métropole comme dans les départements d’Outre-Mer. La loi du 5 mars 2007 de réforme de la protection de l’enfance a élargi les missions de ce service, qui est devenu le Service National d’Accueil Téléphonique de l’Enfance en Danger (SNATED).
Juridiquement, ce service est sous la responsabilité de trois instances :
- L’Etat ;
- Les départements ;
- Les associations de protection de l’enfance.
Les missions du 119 « Allô enfance en danger » sont les suivantes :
- La prévention et la protection : accueillir les appels d’enfants en danger ou risquant de l’être, ainsi que de toute personne confrontée à ce type de situations pour aider au dépistage de toutes les situations dangereuses pour l’enfant et pour faciliter la protection des mineurs en danger ;
- La transmission : transmettre les informations préoccupantes aux services départementaux compétents (les cellules de recueil des informations préoccupantes (CRIP)).
L’affichage de ce numéro est notamment obligatoire dans tous les lieux qui reçoivent des mineurs (crèches, écoles, centres d’accueil de loisirs, …). Par ailleurs, il ne figure pas sur les factures téléphoniques, pour éviter toute trace de l’appel.
En parallèle du 119, ce service public gère également l’Observatoire National de l’Enfance en Danger (ONED), créé par la loi du 2 janvier 2004, pour répondre au besoin réel de dresser un état des lieux de la maltraitance en France. Cet observatoire remplit plusieurs missions :
- Mettre en cohérence les données chiffrées ;
- Recenser et évaluer les pratiques de prévention, de dépistage et de prise en charge ;
- Réaliser des études et des comparaisons internationales.
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Les appels au 119
En 2014, le 119 « Allô enfance en danger » a reçu plus de 613 000 appels, ce qui représente plus de 100 appels quotidiens relatifs à une situation d’enfant en danger ou risquant de l’être. Qui reçoit ces appels ? Le service téléphonique s’appuie sur plusieurs professionnels :
- Des agents de pré-accueil, professionnels de la téléphonie, ont pour rôle d’accueillir les appelants, de vérifier que leur appel concerne bien les missions du 119 et d’orienter les appels vers le plateau d’écoute.
- Des écoutants au sein d’une équipe pluridisciplinaire (psychologues, juristes, travailleurs sociaux) sont formés à la relation d’aide et aux pathologies liées à la maltraitance des enfants. Ils maîtrisent par ailleurs les fonctionnements institutionnels, administratifs et judiciaires, notamment au niveau départemental. Leur mission principale est l’écoute des appelants, pour évaluer les appels à travers le contenu de l’entretien téléphonique.
- Des coordonnateurs encadrent les agents du pré-accueil et les écoutants. Ils maîtrisent l’ensemble des procédures de transmission des informations préoccupantes, valident les comptes rendus d’entretiens et en assurent le suivi. Ils assurent l’interface entre le service et les partenaires de protection de l’enfance, en particulier les services départementaux.
En fonction de la nature des appels, les entretiens téléphoniques aboutissent à deux types de situation :
- Dans 2/3 des cas, la dispensation d’une aide immédiate aux appelants par une écoute ponctuelle, un soutien, des conseils, une orientation vers des structures locales ou une réponse à une demande d’information précise ;
- Dans 1/3 des cas, une information préoccupante est constituée et adressée aux services départementaux, responsables de la prise en charge.
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Un relais vers les services départementaux pour la prise en charge
Dans le cas des informations préoccupantes, la prise en charge incombe au département. Ainsi, le président du Conseil Départemental est responsable des mesures à prendre à l’échelon départemental, dès la réception d’une information préoccupante transmise par le 119.
Dans chaque département, un professionnel est désigné par le président du Conseil Départemental comme correspondant du 119. Après réception des informations, il mobilise les services compétents afin d’évaluer les situations par une équipe pluridisciplinaire (travailleurs sociaux, médecins de PMI (Protection Maternelle et Infantile), puéricultrices, …). Cette évaluation aboutit au diagnostic de la situation de danger et indique les réponses les plus adaptées pour l’enfant.
A l’issue de l’évaluation, différents types de mesures peuvent être mises en œuvre pour venir en aide à l’enfant, parmi lesquelles :
- Une aide financière ;
- Un accompagnement en économie sociale et familiale ;
- Une aide éducative à domicile ;
- Un accueil provisoire de l’enfant.
Dans certains contextes, l’autorité judiciaire peut être saisie par le département.
Les services sociaux départementaux sont tenus d’informer le 119 des suites données à chacune des informations préoccupantes transmises, dans un délai de trois mois. Ces données analysées permettent au service d’améliorer sans cesse la qualité de ses réponses.
Le 119, un numéro d’urgence à retenir impérativement pour protéger les enfants !
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Estelle B. / Docteur en Pharmacie
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