ALBANE : une nouvelle enquête pour suivre en continu la santé des Français

Jusqu’à présent, on connaissait les différentes études INCA, ENNS et ESTEBAN analysant les liens entre l’alimentation, l’environnement et la santé de la population. Depuis le 16 septembre dernier, une nouvelle enquête de santé de la population française a été lancée par l’Anses et Santé Publique France. Intitulée ALBANE, elle vise à évaluer de manière continue la santé de la population française, son exposition aux substances chimiques et à mieux connaître leurs liens avec l’alimentation et l’environnement. Zoom sur les contours de cette enquête inédite et ambitieuse.

ALBANE : une nouvelle enquête sur la santé des Français   

Dans la famille des études analysant la santé de la population française, on en connaissait trois jusqu’à présent :  

• L’étude INCA (Étude individuelle nationale des consommations alimentaires) de l’Anses.  

• L’étude ENNS (Etude nationale nutrition santé) de Santé publique France. 

• L’étude ESTEBAN (Étude sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition) de Santé publique France.  

C’est désormais une nouvelle enquête de santé globale qui va prendre la suite. Intitulée ALBANE (pour Alimentation, biosurveillance, santé, nutrition et environnement), il s’agit d’une enquête nationale inédite qui poursuit plusieurs objectifs parmi lesquels :  

• Evaluer l’état de santé de la population française. 

• Evaluer ses habitudes en matière d’alimentation, d’activité physique et de sédentarité. 

• Evaluer son exposition aux substances chimiques. 

Menée de concert par l’Anses et Santé Publique France, cette nouvelle étude a démarré le 16 septembre dernier au sein de deux régions : l’Ile-de-France et la Nouvelle-Aquitaine. Elle sera ensuite déployée à l’échelle nationale dès mai 2025.  

Une première phase pilote  

Au cours de la première phase de l’enquête et durant trois mois, 200 adultes âgés de 18 à 79 ans et 200 enfants de plus de 2 ans issus des deux régions pilotes seront recrutés au moyen d’un tirage au sort à partir d’une base de données de l’Insee.  

Pour les besoins de cette première phase de l’enquête, les participants devront répondre à différents questionnaires, réaliser un examen de santé ainsi que des prélèvements biologiques. L’objectif étant de mieux appréhender :  

• Les habitudes alimentaires ainsi le niveau d’activité physique de la population.  

• La fréquence de certaines maladies insuffisamment diagnostiquées (diabète, maladies respiratoires chroniques, surpoids, obésité, hypertension artérielle).  

• La présence dans l’organisme de substances chimiques environnementales (pesticides, bisphénols, plastifiants, composés perfluorés…).   

Après collecte et analyse de ces premiers résultats, les pouvoirs publics seront à-mêmes d’élaborer des mesures visant à améliorer la santé des populations. Quant aux chercheurs, ils pourront tester en conditions réelles le protocole de l’enquête et procéder si besoin à des ajustements avant son déploiement national prévu pour mai 2025.  

ALBANE : une enquête continue et pérenne   

Une fois déployée à l’échelle nationale, il est prévu que l’enquête ALBANE s’inscrive dans la durée. Elle sera en effet répétée selon des cycles de deux ans. Pour chaque cycle, les panels étudiés incluront plus de 3 000 personnes de 0 à 79 ans et seront représentatifs de la population française. L’évolution de l’état de santé de la population française sera ainsi suivie par comparaison d’un cycle à l’autre, de même que l’atteinte des objectifs fixés dans le cadre des politiques de santé publique.  

S’appuyant sur un dispositif d’ampleur inédite, l’enquête ALBANE ambitionne ainsi de devenir un outil continu d’observation de l’état de santé de la population française. Nul doute qu’elle constituera une aide précieuse pour mieux prévenir et prendre en charge l’apparition de maladies chroniques au sein de la population et qu’elle permettra d’établir des comparaisons intéressantes avec les situations sanitaires de pays déployant le même type d’enquêtes comme l’Allemagne, le Canada ou les États-Unis. 

Déborah L., Dr en Pharmacie