Algues alimentaires : Attention à l’excès d’iode !
Fruits d’un véritable engouement, les algues marines fraîches, séchées ou sous forme de compléments alimentaires, sont de plus en plus consommées. Cependant, elles ont l’inconvénient de présenter des teneurs en iode pouvant être parfois élevées. Dans le cadre de sa mission de vigilance, l’Anses déconseille la consommation de produits à base d’algues à certaines populations à risque et recommande la vigilance aux consommateurs réguliers.
Les algues marines : des aliments à la mode
On les connaît sous les noms de spiruline, nori, wakamé ou encore kombu… Ces « légumes de la mer » désignent des algues marines traditionnellement consommées en Asie.
Depuis quelques années, elles font l’objet d’un intérêt croissant de la part du grand public en raison de leurs nombreuses vertus. Peu caloriques, elles sont en effet riches en vitamines, en fibres, en protéines, en antioxydants ainsi qu’en iode, un minéral essentiel au fonctionnement des glandes thyroïdiennes.
Cependant, la teneur en iode dans les différents produits à base d’algues pouvant être élevée, leur consommation présente un risque non négligeable de dépassement des limites supérieures de sécurité, et en particulier, en cas de consommation d’algues associée à des compléments alimentaires à base d’algues.
Un apport excessif et régulier en iode peut ainsi entraîner des dysfonctionnements de la thyroïde mais également certains effets indésirables, notamment au niveau cardiaque ou rénal.
À savoir ! Certaines algues sont particulièrement riches en iode. Leur consommation doit être limitée chez les personnes souffrant de troubles thyroïdiens, les jeunes enfants et les femmes enceintes.
Dans ce contexte, l’Anses a évalué le risque d’excès d’apport en iode lié à la consommation des produits à base d’algues (aliments et compléments alimentaires).
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Prudence face au risque d’apport excessif en iode
Les experts de l’Anses se sont particulièrement intéressés aux algues consommées en France. Ils ont ainsi identifié plusieurs espèces d’algues riches en iode comme les algues brunes laminaires Laminaria spp et Saccharina spp, ainsi que l’algue rouge Gracilaria verruqueuse.
Les experts ont ensuite remarqué que les teneurs en iode dans les produits à base d’algues variaient selon :
- les conditions de production
- le procédé de transformation des ingrédients ou des aliments
- le type de préparation (poudre, extrait) utilisé dans les compléments alimentaires.
En s’appuyant sur la valeur limite supérieure de sécurité pour l’iode établie par l’EFSA (autorité européenne de sécurité des aliments) à 600 µg par jour pour l’adulte (et adaptée pour chaque tranche d’âge de consommateurs) ainsi que sur la dose journalière maximale d’iode à 150 µg dans les compléments alimentaires fixée par la règlementation française, l’Agence déconseille la consommation de produits à base d’algues aux personnes :
- présentant un dysfonctionnement thyroïdien, une maladie cardiaque ou une insuffisance rénale
- suivant un traitement par un médicament contenant de l’iode ou du lithium
- enceintes ou allaitantes, hors avis médical
S’agissant des personnes avec un déficit en iode, l’Agence les met en garde en leur rappelant qu’il n’est pas pertinent de consommer des produits contenant des algues dans le but de corriger cette déficience.
Quant à la consommation de produits à base d’algues par les enfants, l’Anses incite les parents à la prudence vu que les données actuelles sont insuffisantes pour mesurer le risque encouru.
L’Agence recommande enfin aux consommateurs de privilégier les circuits d’approvisionnement contrôlés par les pouvoirs publics pour tous les produits à base d’algues.
À savoir ! Les algues provenant de circuits d’approvisionnement contrôlés par les pouvoirs publics sont soumises à des examens sanitaires stricts, à l’inverse des algues ramassées directement sur les côtes par les consommateurs eux-mêmes.
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Déborah L., Docteur en Pharmacie
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