Maladie d’Alzheimer et aluminium

Par |Publié le : 9 août 2017|Dernière mise à jour : 14 août 2024|5 min de lecture|

Vieillesse, manque de stimulation intellectuelle, prédispositions génétiques, mauvaise hygiène de vie… les causes d’apparition de la maladie d’Alzheimer sont nombreuses. Une nouvelle étude montre que l’aluminium pourrait jouer un rôle dans le développement de la maladie. Eclairage…

 Alzheimer et aluminium

Aluminium et santé

Voilà une nouvelle qui ne devrait pas calmer la défiance envers notre utilisation de l’aluminium au quotidien comme dans les cosmétiques, les vaccins, les aliments (colorants E173), l’eau, ou les médicaments.

L’équipe de l’enseignant-chercheur Christopher Exley de l’Université Keel, située près de Liverpool vient de mettre en évidence un lien possible entre exposition à l’aluminium et survenue de la maladie d’Alzheimer en observant, in vitro, le tissu cérébral des personnes atteintes de cette maladie. Depuis plus de vingt ans, ce scientifique anglais, surnommé « Monsieur Aluminium » consacre tous ses travaux de recherche sur l’effet de ce métal sur notre santé.

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Maladie d’Alzheimer : forme héritée et forme sporadique

Moins de 2 % des cas d’Alzheimer surviennent avant l’âge de 65 ans. Dans la moitié de ces cas précoces répertoriés, en général autour de 45 ans, les personnes sont atteintes de la « forme familiale » de la maladie. En effet, des mutations rares dans leur génome sont à l’origine de la survenue de la maladie neurodégénérative. Les trois principaux gènes concernés sont impliqués dans le métabolisme du peptide bêta amyloïde, une molécule coupant la communication chimique entre les neurones. Ces perturbations génétiques entraînent en conséquence une surproduction de la bêta amyloïde dans le cerveau.

A savoir ! L’étude du cerveau des patients atteints de maladie d’Alzheimer montre deux types de lésions qui signent le diagnostic de la maladie: les plaques amyloïdes à l’extérieur des neurones et la dégénérescence des neurofibrilles, des filaments assurant à la fois, le soutien de la structure du neurone et le transport des molécules qui s’y déroule Ces deux types de lésions sont chacune associées à une protéine: le peptide bêta amyloïde donnant par clivage et accumulation, les plaques amyloïdes ou plaque séniles, la protéine tau dont sa forme anormale donne naissance aux dégénérescences neurofibrillaires.

La forme la plus courante de la maladie d’Alzheimer est la forme sporadique ou « forme tardive » qui représente 90% à 95% de tous les cas. L’apparition de la maladie se déclare habituellement après l’âge de 65 ans.

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Des observations cérébrales sans précédent

On savait déjà que la teneur en aluminium était plus importante dans le tissu cérébral des patients souffrant de la forme familiale ou tardive de la maladie comparativement aux personnes de même âge n’ayant pas la maladie.

Pour mener à bien leurs investigations, l’équipe de chercheurs de l’université Keel a effectué des mesures de concentration en aluminium dans des tissus cérébraux de 12 donneurs diagnostiqués avec la forme familiale de la maladie d’Alzheimer. En s’assurant, par ailleurs, que ces personnes n’avaient pas été exposées au cours de leur vie à des concentrations importantes en aluminium de par leur environnement ou leur activité professionnelle.

Les principales observations ? Chez 5 de ces donneurs, la teneur en métal (oligoéléments) était extrêmement élevée comparativement aux tissus cérébraux sains ou appartenant à des patients atteints de la forme tardive de la maladie d’Alzheimer.

Pour aller plus loin dans leur étude, les chercheurs ont observé, chez ces mêmes patients, à l’aide de la microscopie par fluorescence, les coupes de tissus cérébraux. Leurs observations ont permis d’établir que l’élément aluminium se trouvait à trois endroits différents : à l’intérieur des cellules, associé à des neurones morts ou dans des structures diffuses à l’extérieur des cellules, telles que les plaques séniles.

Conclusion ? Pour les chercheurs, les patients atteints de la forme familiale de la maladie d’Alzheimer présentent également des prédispositions leur permettant de retenir et d’accumuler de l‘aluminium au niveau de leur cerveau.

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Une étude complexe

Lors d’un Congrès mondial scientifique sur l’aluminium, le 11ème Keele Meeting, qui s’est déroulé du 28 février au 4 mars 2015 à Lille, Christopher Exley a expliqué pourquoi le lien entre la maladie d’Alzheimer et l’aluminium n’est pas encore formel :

  1. L’accumulation d’aluminium dans le cerveau des patients se fait de façon chronique en plusieurs années par l’apport quotidien de faibles quantités d’aluminium qui sont difficilement détectées ;
  2. Le cerveau est peu accessible et il n’est pas envisageable de pouvoir faire des dosages d’aluminium directement dans le cerveau d’un patient ;
  3. L’aluminium est probablement un facteur favorisant, mais pas absolument nécessaire ce qui rend les études plus longues et compliquées.

A ce stade des recherches, d’autres études sont encore nécessaires pour déterminer l’implication de l’aluminium dans la survenue de la maladie d’Alzheimer, la 4e cause de mortalité en France.

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Julie P., Journaliste scientifique 

– Aluminium in brain tissue in familial Alzheiner’s disease. Journal of trace elements in medecine and biology. Mars 2017.
– Dossier : Alzheimer. INSERM. – Consulté le 31 juillet 2017.
– Aluminium, quel risque pour la santé : du soupçon aux certitudes scientifiques. Université de Lille 2 Droit et santé. Le 10 mars 2015.

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Julie P.
Journaliste scientifique
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