Améliorer l’immunothérapie du cancer du rein par un probiotique

D’après une nouvelle étude du centre de recherche américain City of Hope, un probiotique en particulier aurait des effets bénéfiques sur l’efficacité du du cancer du rein métastatique . Explication sur cette nouvelle étude. 

Étude de cas entre un probiotique et le cancer du rein  

Cette étude suggère que le probiotique Clostridium butyricum serait susceptible d’améliorer l’efficacité du traitement contre le cancer du rein métastasé. En ajoutant ce probiotique à un traitement combiné d’immunothérapie (nivolumab) et de thérapie ciblée (cabozantinib), les chercheurs ont observé une meilleure réponse chez les patients. 

Les clostridies sont des bactéries qui résident normalement dans l’intestin des nouveau-nés et adultes en bonne santé. La souche bactérienne Clostridium butyricum CBM 588, aurait un potentiel de modulation du système immunitaire associée à une activité anti–inflammatoire et anti cancéreuse.

 L’ajout de ce probiotique aurait amélioré le résultat d’un traitement associant :

• Un traitement par thérapie ciblée qui s’attaque directement aux cellules cancéreuses, en les ciblant précisément, tout en évitant autant que possible d’affecter les cellules saines ;
•  à un traitement par immunothérapie qui booste le système immunitaire du patient pour l’aider à combattre sa maladie. Dans le cas du cancer, elle ne vise pas directement la tumeur, mais elle stimule les cellules immunitaires chargées de repérer et d’éliminer les cellules cancéreuses.

Les probiotiques pourraient renforcer la réponse immunitaire des patients atteints de cancers du rein  métastatique traités par une association immunothérapie et thérapie ciblée 

Résultat de l’étude clinique  

Dans cette étude réalisée par le centre de recherche américain City of Hope, 30 patients atteints de cancer du rein métastatique ont été divisés en deux groupes. L’un ayant reçu le traitement standard  (immunothérapie + thérapie ciblée) et l’autre le même traitement combiné au probiotique Clostridium butyricum.  

Les résultats ont montré que 74 % des patients ayant pris le probiotique ont répondu positivement au traitement, contre seulement 20 % dans le groupe témoin.  

De plus, la progression de la maladie a été ralentie chez 84 % des patients prenant le probiotique, contre 60 % dans l’autre groupe. Sans augmentation du nombre de bifidobactéries suite à la supplémentation par C. butyricum, cela suggère que d’autres facteurs pourraient expliquer l’amélioration du traitement. Notamment l’augmentation d’une autre bactérie, Ruminococcus, chez les patients ayant pris le probiotique, ce qui pourrait jouer un rôle important dans la réponse à l’immunothérapie.  

Les bénéfices des probiotiques  

Les probiotiques sont des micro-organismes vivants, principalement composés de « bonnes » bactéries et de levures qui aident à maintenir l’équilibre de la flore intestinale. En effet, ils vont venir entretenir le microbiote intestinal qui est un écosystème équilibré constitué de bactéries et de levures. Cela permet de préserver la santé globale d’un être humain.  

Le microbiote contribue au maintien de l’immunité, d’une digestion efficace et d’une assimilation adéquate des nutriments. Il participe également à la réduction des processus inflammatoires et préserve la santé de manière globale. Cela comprend aussi la santé mentale et l’intégrité de la peau (allergie, eczéma, psoriasis).  

Cependant, la majorité des microbiotes chez l’être humain est déréglée par des modes de vie inadaptés. Que ce soit par une consommation excessive de sucre raffiné, de graisses saturées, de tabac, d’alcool et trop peu de nutriments adéquats. On retrouve les probiotiques sous forme de compléments alimentaires ou naturellement dans certains aliments comme le yaourt, le kéfir, la choucroute et d’autres aliments fermentés. 

Il existe un grand nombre de bactéries sous forme de compléments qui seront spécifiques pour chaque cas. Par exemple :  le Clostridium butyricum pourrait améliorer l’efficacité du traitement contre le cancer du rein ou Lactobacillus gasseri qui peut aider à la réduction de la graisse abdominale. 

La recherche sur les traitements du cancer avance, et la notion du microbiote intestinal gagne une place importante dans l’amélioration des traitements, mais pas seulement. Les études permettent de démontrer l’importance du rôle de la flore dans l’intestin et la relation avec la santé globale de l’être humain.