Cigarette électronique : que disent les dernières études ?
1,7 million de Français vapotent tous les jours. Une nouvelle étude menée sur 96 467 vapoteurs montre qu’il existe une association entre le vapotage et la survenue de maladies cardiovasculaires et la dépression. Du point de vue du sevrage tabagique, une autre étude montre que la cigarette électronique serait plus efficace que les substituts nicotiniques.
Une santé cardiaque plus fragile chez les vapoteurs
« Jusqu’à présent, on savait peu de choses sur les événements cardiovasculaires liés à l’utilisation de la cigarette électronique. Ces données sont un véritable réveil et devraient inciter davantage d’action et de sensibilisation aux dangers de la cigarette électronique » a précisé Mohinder Vindhyal, auteur principal de l’étude préliminaire qui a été dévoilée lors du 68ème congrès de l’American College of Cardiology le 18 mars dernier.
En analysant les données de plus de 96 000 personnes, les chercheurs de la faculté de Médecine de l’université Wichita, dans le Kansas, se sont rendus compte que, comparativement aux non-fumeurs, les vapoteurs présentaient un risque augmenté de :
- 34% d’être victime d’une crise cardiaque ;
- 25 % de souffrir d’une maladie coronarienne (angine de poitrine, infarctus du myocarde) ;
- 55% d’avoir un AVC
En parallèle, les données montrent aussi que le risque cardiovasculaire chez les fumeurs de tabac était encore plus élevé comparativement aux non-fumeurs.
Les chercheurs devront poursuivre cette étude, sur le long terme, pour mesurer l’éventuel lien de « cause à effet » entre le vapotage et la survenue de troubles cardiaques ou de dépression.
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Une aide précieuse pour dire « stop » à la cigarette
Une autre étude, portant cette fois sur 886 Anglais souhaitant arrêter de fumer, a montré que la e-cigarette était plus efficace pour en finir avec le tabac comparativement aux autres substituts de nicotine (patch, pastille, gommes à mâcher, etc.).
Ces deux traitements, e-cigarette ou substitut nicotinique, d’une durée de trois mois, étaient par ailleurs encadrés par un soutien comportemental.
Les participants étaient âgés en moyenne de 41 ans et consommaient 10 à 20 cigarettes par jour.
Les chiffres ? Sur une année, 18% du groupe des cigarettes électroniques stoppait l’apport de nicotine contre 9,9% dans le groupe des substituts nicotiniques.
La cigarette électronique apporte « le geste » du fumeur, mais aussi, diminue les symptômes du sevrage comme la prise de poids, la constipation et les ulcères de la bouche.
Par contre, les participants utilisant le vapotage comme tremplin pour arrêter le tabac se sont plaints davantage de maux de gorge et d’irritation dans la bouche comparativement aux utilisateurs de substituts nicotiniques.
En décembre 2018, l’AP-HP (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris) a lancé une enquête nationale sur l’efficacité des e-cigarettes dans le sevrage tabagique : l’étude ECSMOKE.
650 fumeurs sont inclus dans l’étude et répartis dans 12 hôpitaux français. Les conclusions seront disponibles d’ici 4 ans.
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Julie P., Journaliste scientifique
– A Randomized Trial of E-Cigarettes versus Nicotine-Replacement Therapy. The New Engalnd Journal of Medecine. Peter Hajek et al. Consulté le 20 mars 2019.
– E-Cigarettes Linked to Heart Attacks, Coronary Artery Disease and Depression. American College of Cardiology. Consulté le 20 mars 2019.
– L’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris lance une étude nationale pour évaluer l’efficacité de la cigarette électronique, avec ou sans nicotine, comme aide au sevrage tabagique, en comparaison à un médicament. AP-HP. Consulté le 20 mars 2019.
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