Comment savoir si je souffre de vaginisme ?

Par |Publié le : 17 décembre 2024|Dernière mise à jour : 17 décembre 2024|4 min de lecture|

Souvent tabou et peu connu, le vaginisme se définit comme un trouble de la pénétration caractérisé par une contraction involontaire des muscles du périnée. Touchant 1% des femmes en âge de procréer et représentant jusqu’à 15% des consultations en sexologie, ce trouble féminin peut être résolu. Tour d’horizon des principales informations à connaitre.

vaginisme femme

Qu’est-ce que le vaginisme ?

La femme souffrant de vaginisme contracte involontairement ses muscles du périnée.

À savoir !Le périnée ou plancher pelvien est un ensemble de muscles, qui forment la paroi inférieure du pelvis, c’est-à-dire la base du bassin. Le périnée existe chez les hommes comme chez les femmes, mais il diffère entre les deux sexes. Chez les femmes, il soutient la partie inférieure des voies génitales, digestives et urinaires.

Ces spasmes peuvent d’une part, être déclenchés lors de la tentative de pénétration, et d’autre part, survenir en pensant simplement à la pénétration. Ce volet émotionnel et psychologique du trouble rend la prise en charge d’autant plus complexe. La femme atteinte de vaginisme peut être apeurée à l’idée d’avoir un rapport sexuel. Elle peut avoir envie d’une relation sexuelle sans pouvoir y parvenir compte tenu des contractions involontaires empêchant toute pénétration.

On distingue le vaginisme primaire, ou vaginisme phobique, dans lequel la peur de la douleur est au premier plan. La femme développe alors des stratégies d’évitement. Il représente la majorité des cas de vaginisme.

Une autre catégorie de vaginisme, plus rare, est le vaginisme secondaire. Il apparait après une longue période de rapports douloureux (dyspareunies), des infections répétées, des douleurs à la vulve ou un événement traumatique.

À savoir !La dyspareunie est une douleur ressentie juste avant, pendant ou après les rapports sexuels, au niveau de la région génitale. Chaque femme peut ressentir une douleur dans la région vulvaire. Mais aussi, dans la zone du col de l’utérus, de l’utérus ou au niveau du bassin.

Dans le cas de vaginisme primaire, la femme évitera par tous les moyens un rapport sexuel. Toute tentative de pénétration sera douloureuse et non aboutie compte tenu des contractions intenses et incessantes de ses muscles du périnée. Lors des examens gynécologiques, la pose d’un spéculum est rendue presque impossible.

Vivre avec le vaginisme phobique

Les symptômes physiques du vaginisme sont essentiellement les contractions involontaires au niveau du périnée dans le cadre d’une relation sexuelle. Sur le plan psychologique, les gynécologues et sexologues relèvent une grande souffrance chez ces femmes. Même si elles choisissent plutôt des compagnons compréhensifs, elles se sentent souvent incomprises par eux, mais aussi par leur entourage proche à qui elle confie leurs problèmes intimes.

On observe également chez elles de l’anxiété sexuelle, de la tension ou de la gêne lors de rapports sexuels. Sans oublier qu’elles ressentent souvent une baisse de l’estime de soi et remettent en question leur image de femme.

En consultation, les sexologues voient souvent arriver des couples en situation de crise. Ces derniers présentent des incompréhensions et la peur de ne pas assouvir leur désir d’enfant. La femme tend à se culpabiliser. L’homme, lui, reste impuissant face à une situation relevant très souvent autant de symptômes physiques que psychologiques.

D’après le Collège national des gynécologues et obstétriciens français, si chaque femme a son histoire, il apparait souvent un manquement à l’adolescence. En effet, les femmes souffrant de vaginisme ont souvent manqué un moment clef de l’adolescence, celui de la découverte de son corps et de la sexualité.

Plusieurs raisons peuvent expliquer cette impasse :

  • un traumatisme sexuel,
  • la peur de tomber enceinte,
  • des interdits religieux et moraux forts au sein de la famille ou du milieu éducatif.

Quelle prise en charge ?

Il est important de noter que le vaginisme n’est pas une fatalité et il peut être soigné.

Dans le cas d’une cause physique bien identifiée (vagin étroit, manque de lubrification, etc..), une sage-femme ou une kinésithérapeute peut proposer des exercices de relaxation pelvienne et des massages. Une lubrification vaginale sera également prescrite.

Si le vaginisme est d’origine psychologique, un vaginisme phobique, il sera traité par une thérapie cognitivo-comportementale. Dans cet espace de soin, la femme pourra être écoutée et partager ses angoisses liées à la sexualité. Elle pourra aussi mieux prendre conscience de son corps et de son périnée.

Des techniques peuvent aussi être partagées par le sexologue pour que le couple apprenne à mieux se connaître et à mieux comprendre leurs comportements dans l’intimité.

Si les approches citées ci-dessus ne suffisent pas, le médecin pourra prescrire des dilatateurs vaginaux ou des anesthésiants locaux. Ceux-ci soulageront les douleurs liées à la pénétration.

Sources
– Sexualité. cngof.fr. Consulté le 4 décembre 2024.
– Le vaginisme, c'est quoi ?. questionsexualite.fr. Consulté le 4 décembre 2024.

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Julie P.
Journaliste scientifique
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