Affection post-Covid-19 : Quelle prévalence en France ?

Depuis septembre dernier, Santé publique France a mis en place une étude visant à estimer la prévalence du Covid long et son impact sur le recours aux soins et la qualité de vie de la population générale adulte. Après analyse des informations recueillies, il en ressort que fin 2022, ce serait plus de deux millions de français qui auraient été concernés par une affection post-Covid-19. Zoom sur les conclusions de cette nouvelle étude.

Qu’est-ce qu’une affection post-Covid-19 ?

Certains patients ayant été infectés par le SARS-CoV-2 souffrent de symptômes prolongés ou récurrents pouvant persister pendant plusieurs semaines voire plusieurs mois après l’infection. Il s’agit de sensations de fatigue, d’essoufflement, de toux, de douleurs musculaires ou thoraciques voire de dépression ou de dysfonctionnement cognitif… Or, ces symptômes peuvent se révéler handicapants vu qu’ils impactent la vie quotidienne des patients. En 2021, l’Organisation Mondiale de la Santé a donné un nom à cet état de Covid long : « affection post-Covid-19». 

Face au nombre toujours plus important de personnes se plaignant de souffrir de Covid long, Santé publique France a mis en place début 2022 une étude visant à en estimer la prévalence. Mais les limites de cette étude basée sur un questionnaire en ligne rempli par un panel de volontaires ont contraint l’Agence à lancer une seconde étude en septembre 2022. L’objectif étant de connaître son impact sur le recours aux soins et la qualité de vie de la population générale adulte. 

Affection post-Covid-19 : quelle prévalence en France ?

Pour mener à bien cette seconde étude, l’Agence a donc analysé entre septembre et novembre 2022 les données d’un échantillon de population aléatoire. Cet échantillon comprenait 10 615 personnes âgées de 18 ans et plus et résidant en France métropolitaine (âge moyen de 50 ans, dont 52 % de femmes). L’idée était de mettre en place une méthodologie plus fiable et d’utiliser des indicateurs plus détaillés. Parmi les répondants, 55,4 % ont déclaré une infection par le Sars-CoV-2 (confirmée ou probable) et 48,3 % ont été infectés au moins trois mois avant le début de l’enquête.

Les conclusions de cette nouvelle étude ont été révélées lors des Rencontres de Santé publique France les 20 et 21 juin derniers. Il en ressort que fin 2022 :

• La prévalence de l’affection post-Covid-19 s’élevait à 4 % ce qui équivaudrait à 2,06 millions de personnes de plus de 18 ans dans la population française.
• 1,2 % des personnes interrogées ont déclaré un impact fort ou très fort sur leurs activités quotidiennes.
• Parmi les 48% de personnes ayant eu une infection par le SARS-CoV-2 depuis plus de trois mois, 8% présentaient les critères d’une affection post-Covid-19.
• La prévalence de l’affection était deux fois plus élevée chez les femmes (10,2 %) que chez les hommes (5,3 %).

Vers une surveillance plus ciblée des affections post-Covid-19

Pour Santé Publique France, les mois prochains devront être consacrés à la surveillance de la prévalence de l’affection post-Covid-19. L’enjeu étant de limiter au maximum le nombre de cas d’affections post-Covid prolongées (de plus d’un an, 30,9 % des cas) ou de cas de symptômes ayant un impact fort ou très fort sur les activités quotidiennes (30 % des cas) pour ne pas peser sur le système de soins.

Prochaine étape pour les auteurs de cette étude ? Déterminer les facteurs de risque biologiques, psychologiques, professionnels et sociaux en jeu dans l’affection post-Covid–19 ainsi que les facteurs associés à la sévérité du Covid long. Affaire à suivre !