Quels sont les effets de la méditation sur l’organisme ?

Par |Publié le : 2 juillet 2018|Dernière mise à jour : 14 août 2024|4 min de lecture|

De plus en plus de Français réalisent des retraites de méditation de quelques semaines à plusieurs mois. Mais, comment cette pratique intensive de la méditation agit-elle sur la chimie de notre cerveau et de notre corps, en général ?

Méditation

La méditation bouleverse la chimie du cerveau

Des chercheurs de l’université de Californie ont suivi médicalement 38 individus pratiquant la méditation et du yoga pendant une retraite de trois mois. Contre toutes attentes, la concentration en facteur de croissance cérébral a triplé tandis que le niveau d’anxiété s’est effondré.

Afin de réaliser leur étude, les chercheurs de l’université de Californie ont réuni 38 hommes et femmes âgés en moyenne de 34 ans pendant trois mois dans un centre de yoga en Californie.

Au programme : deux heures de méditation, deux heures de yoga (postures) et une alimentation strictement végétarienne.

Pour suivre l’évolution de leurs paramètres physiologiques, les chercheurs ont invité les participants à :

  • Répondre à des questionnaires de mesures psychologiques ;
  • Réaliser des prélèvements de salive et sanguin pour mesurer leur taux de cortisol (l’hormone du stress), leur taux plasmatique de BDNF circulant et leurs taux en facteurs d’inflammation.

À savoir ! Le BDNF (brain-derived neurotrophic factor) est une protéine issue du cerveau jouant un rôle clef dans l’amélioration de la mémoire et de l’apprentissage, dans la plasticité neuronale et le développement de nouvelles connexions entre les neurones (synapses). Il est inversement lié au niveau d’anxiété.

Après avoir analysé les résultats, les chercheurs mettent en avant :

  • Une baisse de symptômes liés à la dépression ou à l’anxiété ;
  • Des niveaux de BDNF multiplié par trois.

Il s’agit d’une augmentation quantitative significativement plus élevée que les résultats précédents. Cela peut être lié à l’intervention plus intensive, mais aussi au fait d’être hors de la vie quotidienne » souligne Baruch Rael Cahn, le chercheur qui a mené ces travaux.

Autre résultat surprenant : le pic de cortisol au réveil des participants était bien supérieur à la normale. Pour les chercheurs, cette augmentation montre que le corps mobilise mieux ses ressources énergétiques, dès le matin, pour commencer une nouvelle journée.

À savoir ! Le cortisol est une hormone produite à partir du cholestérol et sécrétée par les glandes corticosurrénales. Cette hormone participe au métabolisme des glucides, protéines et lipides. Mais aussi, aux réactions anti-inflammatoires, à la régulation de la pression artérielle et à la croissance osseuse. Cette hormone aide l’organisme à gérer le stress en mobilisant l’énergie nécessaire pour faire face à un événement stressant.

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Une baisse de l’inflammation générale

Par ailleurs, les analyses biologiques montrent une baisse des marqueurs de l’inflammation de l’organisme avec :

  • Une augmentation des taux de cytokine anti-inflammatoire Interleukine-10 ;
  • Une diminution de la cytokine pro-inflammatoire Interleukine-12.

À savoir ! Les cytokines sont des molécules sécrétées par des cellules du système immunitaire qui agissent sur d’autres cellules immunitaires pour activer ou diminuer leur activité.

Pour les chercheurs, ces résultats sont liés aux pratiques méditatives (concentration, contrôle de la respiration, évacuation des pensées stressantes et superficielles) et à la stimulation psychologique durant toute la retraite.

Cependant, ils n’éliment pas le fait que l’exercice physique lié à la pratique du yoga (étirement, équilibre), le repos et l’alimentation végétarienne (implication de la viande rouge et de la charcuterie dans les processus inflammatoires) peuvent participer à la baisse de cette inflammation et à l’augmentation du bien-être général.

Prochaine étape pour les chercheurs ? Mesurer les bénéfices à long terme de cette retraite de trois mois.

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Julie P., Journaliste scientifique

– Comment la méditation et le yoga influencent-ils notre cerveau ? Sciences et Avenir. Consulté le 2 juillet 2018.
– Yoga, Meditation and Mind-Body Health: Increased BDNF, Cortisol Awakening Response, and Altered Inflammatory Marker Expression after a 3-Month Yoga and Meditation Retreat. Frontiers Human Neuroscience. B. Rael Cahn et al. Consulté le 2 juillet 2018.

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Julie P.
Journaliste scientifique
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