Epidiolex, premier médicament à base de cannabis pour traiter certaines épilepsies
Selon l’agence américaine des produits alimentaires et pharmaceutiques, le cannabis est désormais autorisé à être intégré dans un médicament (Epidiolex) pour traiter deux formes rares d’épilepsies.
Cannabidiol, un principe actif de l’Epidiolex
Après trois essais cliniques impliquant 516 patients, la Food and Drug Administration (FDA) a approuvé l’utilisation du médicament Epidiolex pour traiter deux formes graves d’épilepsie actuellement résistantes aux traitements médicamenteux.
C’est le premier médicament à base de cannabis à être légalisé aux États-Unis.
À savoir ! Ce médicament semblable à un sirop contient un principe actif de la plante de cannabis : le cannabidiol (CBD). Ce CBD n’est pas la composante chimique du cannabis ayant des propriétés psychoactives et addictives. En effet, c’est le THC (tétrahydrocannabinol) qui a ces propriétés. Plusieurs études se sont déjà penchées sur les effets du cannabidiol sur la santé et suggèrent des propriétés anti-vomitives, anti-inflammatoires, antioxydantes, anticonvulsives, antipsychotiques, anxiolytiques (vertus relaxantes) et même, antitumorales.
Ces deux formes rares d’épilepsie (représentant 20 % de l’ensemble des épilepsies) sont :
- Le syndrome de Lennox-Gastaut, une pathologie débutant dans la petite enfance. Elle est caractérisée par des crises toniques dans lesquelles les muscles se contractent de manière incontrôlable. On retrouve des problèmes d’apprentissage et une déficience des capacités intellectuelles et motrices.
- Lee syndrome de Dravet, qui est une maladie génétique rare apparaissant chez les jeunes enfants. Les symptômes sont des fièvres, un développement du langage et de la motricité limitée, de l’hyperactivité. Le taux de mortalité est élevé et les patients peuvent décéder parfois avant l’âge de 10 ans.
Cependant, et en dépit du feu vert de la FDA, il reste encore à finaliser une procédure administrative pour voir l’Epidiolex arriver sur le marché des produits pharmaceutiques.
En effet, le CBD est toujours considéré comme une substance de catégorie 1 dans la Controlled Substances Act (CSA) car il provient de la plante de marijuana.
À savoir ! Selon la DEA (Drug Enforcement Agency), les molécules classées en catégorie 1 sont des substances ou des produits chimiques « sans usage médical actuellement accepté et à fort potentiel d’addictif ». Cette classification intègre des drogues comme l’héroïne, le LSD et l’ecstasy.
Pour le laboratoire commercialisant l’Epidiolex, GW Pharmaceuticals, la DEA enlèvera le CDB de l’annexe 1 du CSA d’ici 3 mois.
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Vigilance face aux effets secondaires
Comme l’ont montré les études cliniques, l’Epidiolex diminue le nombre de crises épileptiques mais possède également des effets secondaires comme :
- Une somnolence et une asthénie ;
- Une dépression et des pensées suicidaires ;
- Une perte d’appétit et des troubles de la digestion ;
- Des éruptions cutanées et une élévation des enzymes hépatiques.
En conséquence, la FDA a statué que Epidiolex doit être administré avec une notice d’utilisation précise décrivant les différents usages et risques du médicament.
L’agence rappelle que la gravité de ces effets secondaires peut être maîtrisée grâce à une surveillance attentive de la survenue de ces symptômes.
La nouvelle considération législative du CBD est une réelle avancée puisque cette molécule aurait des propriétés médicales pour traiter l’autisme, la schizophrénie, l’anxiété et la dépression.
Reste désormais à mener des études cliniques pour prouver son efficacité sur ces maladies.
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Julie P., Journaliste scientifique
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