L’exercice physique, un axe de prise en charge pour toutes les maladies chroniques ?

D’après l’Assurance maladie, plus d’un assuré social sur trois serait atteint d’au moins une maladie chronique. Environ 12 millions de Français sont ainsi pris en charge au titre d’une affection longue durée (ALD). Et dans le monde, les chiffres sont encore plus importants, puisque près de la moitié de la population mondiale serait touchée par une maladie chronique. Si ces maladies sont très différentes en termes de causes, de symptômes, d’évolution, de gravité, …, elles impactent toutes la qualité de vie des patients. Serait-il possible de trouver un axe de prise en charge commun, applicable à tous les patients ? Eléments de réponse.

L’activité physique au cœur de la prise en charge des maladies chroniques

Le dénominateur commun à toutes les maladies chroniques, quelle que soit leur origine, est le fait qu’elles soient incurables, c’est-à-dire qu’il n’existe pas à ce jour de traitement pour les guérir. Soit il n’existe aucun traitement, en dehors de traitements symptomatiques – visant à soulager les symptômes du patient – , soit les seuls traitements disponibles ralentissent l’évolution de la maladie, mais sans la stopper. Les patients doivent vivre avec leur maladie et l’intégrer à leur projet de vie.

Compte-tenu de leur diversité, les traitements des maladies chroniques sont très variés, mais leur prise en charge depuis quelques années se veut systématiquement pluridisciplinaire. En dehors des traitements médicamenteux et non médicamenteux (chirurgie, kinésithérapie, …), d’autres approches sont mises en avant, notamment :

• L’alimentation ;
• L’activité physique et la sédentarité ;
• Le mode de vie (tabagisme, consommation d’alcool, …).

L’activité physique occupe aujourd’hui une place centrale dans la prise en charge de nombre de maladies chroniques.

L’exercice physique, un traitement non médicamenteux efficace

Les bienfaits de l’activité physique – et au contraire les méfaits d’un manque d’activité physique ou d’une sédentarité trop marquée – ne sont plus à démontrer. Ce constat est encore plus marqué pour les maladies chroniques. L’activité physique jouerait un rôle capital dans la prévention et le traitement des maladies chroniques. Depuis quelques années, l’activité physique est devenue un traitement non médicamenteux des maladies chroniques, notamment avec l’essor de l’activité physique adaptée, encore appelée le sport sur ordonnance.

Dans une récente revue de littérature, des chercheurs ont exploré l’efficacité de l’exercice physique sur plus de 900 000 patients atteints de 45 maladies chroniques différentes. Les types et l’intensité des exercices physiques variaient selon les études. Les données analysées ont révélé un bénéfice certain de l’exercice physique sur les capacités fonctionnelles et la qualité de vie dans 25 maladies chroniques. Celles-ci, différentes les unes des autres, incluent :

• L’asthme ;
• L’arthrose ;
• La dépression ;
• La sclérose en plaques (SEP) ;
• L’ostéoporose ;
• Le Covid long ;
• La maladie de Parkinson ;
• L’accident vasculaire cérébral (AVC).

Développer l’activité physique adaptée pour tous

Pour d’autres maladies, les interventions basées sur les exercices physiques étaient bénéfiques sur les capacités fonctionnelles, mais pas sur la qualité de vie. Enfin, les données restaient incertaines sur l’intérêt de l’exercice physique sur la mortalité et les hospitalisations. Ces données confirment l’importance d’inclure l’activité physique comme un pilier de la prise en charge des maladies chroniques.

S’il est aujourd’hui possible pour un médecin de prescrire du sport sur ordonnance, les conditions de prise en charge des patients restent à améliorer d’après de nombreux experts. Pour certaines maladies chroniques et dans certaines régions, des associations ou collectivités locales prennent en charge des séances d’activité physique adaptée pour les patients. Malheureusement, ce n’est pas le cas partout, ni pour tous les patients. Il est donc essentiel de développer l’activité physique adaptée et d’encourager les patients à faire de l’exercice pour mieux vivre avec leur maladie chronique.