Glioblastome : un pas de plus vers la médecine personnalisée
Récemment, la combinaison de l’immunothérapie et de la radiothérapie donne des résultats encourageants chez les patients souffrant d’une récidive de glioblastome, le cancer du cerveau le plus fréquent et l’un des plus agressifs. Pour mieux appréhender le profil des patients répondants à ce type de traitement, une équipe du Centre de Recherche en Cancérologie de Toulouse (CRCT) réalise un essai clinique.
La combinaison de l’immunothérapie et de la radiothérapie
Chaque année, en France, 2 700 cas de glioblastome sont diagnostiqués. Cette tumeur cérébrale est caractérisée par son évolution très rapide et sa fréquence de récidive très importante.
À savoir ! Les glioblastomes représentent près de 20 % des cas de tumeurs primitives du cerveau. C’est une des formes les plus agressives de tumeurs du cerveau, car ellel évolue rapidement (2 à 3 mois) et la survie est estimée à 15 mois, en moyenne, après le traitement de radiothérapie et chimiothérapie. Ce mauvais pronostic s’explique par le fait que cette tumeur atteint très vite une taille importante et qu’elle s’infiltre dans le cerveau.
Le traitement commence, si possible, par une intervention chirurgicale suivie par une combinaison de chimiothérapie et de radiothérapie.
Face à une récidive, l’immunothérapie, ou l’utilisation du système immunitaire pour contrer les cellules tumorales, ne donne pas de bons résultats, car la tumeur a une faible infiltration des cellules immunitaires actives.
Cependant, la combinaison de l’immunothérapie avec la radiothérapie présente des résultats encourageants chez ces patients.
« La méthode a de très bons effets dans d’autres tumeurs comme les métastases cérébrales de certains cancers et même chez certains patients porteurs de récidive de glioblastome, sur d’autres elle ne fonctionne pas du tout » résume Elizabeth MOYAL, professeure en neuro-oncologie et responsable de l’équipe INSERM « Radiorésistance des glioblastomes: des voies de signalisation moléculaires aux essais cliniques » au CRCT.
Dans son étude clinique, l’équipe d’Elisabeth Moyal va étudier en détail le profil clinique (imagerie par IRM, scanner, prélèvements sanguins, données génétiques et moléculaires des cellules tumorales, potentiel de communication des cellules tumorales) de chaque patient bénéficiant de cette combinaison immunothérapie-radiothérapie. L’idée est de comprendre pourquoi certaines personnes sont répondantes et d’autres pas. L’analyse de toutes ces données permettra d’identifier des marqueurs prédictifs de la réponse positive à l’immunothérapie.
La Fondation Arc pour la recherche sur le cancer vient d’accorder à cette étude clinique une subvention de 580 000 euros échelonnés sur trois ans.
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Un profilage complexe des patients pour anticiper les effets du traitement
Ce profilage, basé sur des données d’examens médicaux analysés ensuite par de l’Intelligence Artificielle, va inclure une cinquantaine de patients atteints de glioblastome en récidive.
Ces patients suivront un protocole de radiothérapie associé, ou non, à une immunothérapie (anti PDL1-Durvalumab) pendant une durée de 12 mois jusqu’à une nouvelle rechute.
Une fois les échantillons analysés et les données collectées, les chercheurs pourront les associer à la réponse de chaque patient.
L’objectif est de parvenir à identifier des signatures biologiques prédictives de la réponse au traitement et mettre en place ensuite un protocole de médecine personnalisée.
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Julie P., Journaliste scientifique
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