Le grand défi de l’observance
L’observance thérapeutique, autrement dit l’adhésion du patient avec son traitement est un problème de santé publique majeur, notamment pour les maladies chroniques comme le diabète ou l’asthme. Et pourtant, les industriels s’efforcent de continuellement perfectionner les traitements et leur suivi pour proposer la meilleure solution possible à ce problème.
Les maladies chroniques et l’observance
Les maladies chroniques sont impliquées dans 63% des décès. Un chiffre qui n’est pas près de diminuer compte tenu de la hausse permanente de ces maladies. Parmi elles :
- Les maladies cardiovasculaires (AVC, cardiopathies) sont les plus tueuses avec 15 millions de décès répertoriés en 2015 par l’OMS ;
- La BPCO (Bronchopneumopathie chronique obstructive) est responsable de 3.5 millions de décès, soit pratiquement 2 fois plus que les cancers pulmonaires ;
- Le diabète entraîne la mort de 1.6 millions d’individus.
Les patients atteints de maladies chroniques sont les principaux concernés par le phénomène de la non-observance. En raison des symptômes parfois silencieux de certaines pathologies, de la contrainte imposée par le traitement mais aussi par sa durée, l’observance n’est pas toujours optimale. Avec la croissance endémique de certaines de ces pathologies chroniques, le problème de l’observance et ses conséquences devient un enjeu majeur de santé publique.
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Seulement 1 patient chronique sur 2 est observant
L’observance est définie comme étant le degré de concordance entre le comportement du patient face à son traitement et celui recommandé par le prescripteur. Avec la croissance, voire l’explosion (par exemple le diabète) de certaines pathologies chroniques, le problème ne fait que croître. Une récente enquête menée sur près de 1000 sujets confirme le constat de l’ensemble des études précédemment effectuées : un patient chronique sur deux n’est pas observant.
En France, sur la totalité des patients ayant un traitement médical à prendre pendant 1 an :
- 48% avouent ne pas bien suivre leur prescription ;
- 34% déclarent suivre la prescription malgré quelques oublis de temps en temps ;
- 11% adaptent leur traitement, dont 37% en jouant sur la fréquence des prises et 29% en diminuant la dose.
A savoir ! L’inobservance est déterminée par une observance inférieure à 80% en terme de dose et de durée.
De plus, l’inobservance ou la non-observance coûte cher. En effet, une étude réalisée par IMS Health et le Cercle de réflexion de l’industrie pharmaceutique portant sur 6 pathologies chroniques (l’asthme, l’hypertension artérielle, le diabète, l’ostéoporose, l’insuffisance cardiaque et l’hypercholestérolémie) révèle que le coût de l’inobservance s’élève à 9.3 milliards d’euros par an.
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Les raisons de la non-observance
Les causes de non-observance peuvent être diverses. On sait que les effets secondaires de certains médicaments ont une grande part de responsabilité. Cependant, d’autres facteurs peuvent entrer en ligne de compte, par exemple :
- La nature et la durée de la maladie ;
- Le nombre de prises quotidiennes ;
- Le coût du traitement restant à la charge du patient ;
- L’âge.
Une étude américaine a même cherché à savoir si la couleur du médicament pouvait impacter sur l’observance. Ainsi, une étude auprès de patients épileptiques a été menée aux Etats-Unis. Elle portait sur 5 couleurs : le blanc, le gris, le marron, le caramel et le jaune. Les résultats révèlent que le blanc et le jaune étaient les couleurs les plus appréciées. De plus, 2 autres facteurs semblaient jouer un rôle dans la prise du traitement : l’âge et l’origine ethnique. Ainsi, il semblerait que le gris soit moins apprécié des personnes plus âgées et que le marron soit boudé des patients d’origine afro-américaine.
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Charline D., Pharmacienne
– Comment améliorer l’observance des traitements ? leem. Le 19 novembre 2014.
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