Huiles essentielles : bénéfices et dangers
Les huiles essentielles connaissent un succès fulgurant depuis quelques années. On ne cesse de vanter leur mérite aussi bien pour un usage cosmétique que thérapeutique. Bien que naturelles, les huiles essentielles ne sont, cependant pas pour autant dépourvues de risque. Elles doivent donc être utilisées avec précaution.
Les bienfaits des huiles essentielles
Lavande, basilic, eucalyptus, citron, patchouli, menthe poivrée, romain ou encore jasmin sont parmi les plantes les plus utilisées. Et, on compte, pas moins de 80 huiles essentielles courantes extraites de plante. Celle qui arrive en tête ? Sans aucun doute, la lavande officinale !
Les huiles essentielles sont extraites de plantes, fruits ou fleurs. Elles sont obtenues pour la majorité, par un processus de distillation à la vapeur d’eau. Pour cela, une cuve remplie de plantes aromatiques est donc traversée par une vapeur d’eau afin d’extraire l’essence de la plante. Les molécules d’eau sont ensuite séparées de l’huile essentielle par condensation (passage de l’état de vapeur à l’état liquide par refroidissement du récipient : 2 phases sont observées, celle constituée d’huile essentielle se trouve au-dessus de la phase constituée d’eau), afin d’obtenir un liquide pur.
A savoir ! Pour obtenir 1 litre d’huile essentielle de lavande, il faut 300 kg de fleurs !
Ainsi, le recours aux huiles essentielles pour soigner certains mots du quotidien est de plus en plus répandu. On peut par exemple, les utiliser sur une compresse pour calmer une inflammation ou cicatriser de petites blessures.
Autre exemple, les inhalations d’huiles essentielles d’Eucalyptus sont très répandues pour traiter le rhume ou les sinusites. Il suffit juste de verser quelques gouttes (maximum 3) de cette huile dans un récipient d’eau bouillante, pour constater un dégagement des voies respiratoires.
De plus, une étude réalisée en 2012 par le magazine 60 millions de consommateurs à tester l’action antimicrobienne revendiquée de 17 huiles essentielles, dont la lavande, l’eucalyptus et l’arbre à thé. Les résultats sont clairs, l’ensemble des huiles testées ont permis de bloquer le développement des microbes voire même de les tuer.
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Les huiles essentielles, aussi un danger
Les huiles essentielles, accessibles sans ordonnance, sont partout, et donc également très présentes dans notre environnement. On les trouve très facilement en pharmacie, en grande surface ou en magasin spécialisé. Elles se présentent sous forme de petits flacons contenants le liquide, et peuvent être trouvé diluées, mélangées ou pures.
Cependant, malgré leur libre accès et leur origine naturelle, elles ne doivent surtout pas être considérées comme inoffensives. En effet, même une petite quantité, par exemple une cuillère à café, suffit pour être toxique et entraîner, en particulier chez les enfants, des signes neurologiques.
Le centre antipoison de Lille rapporte une augmentation importante du nombre d’appels concernant les intoxications aux huiles essentielles. Ainsi, le centre référençant 50 intoxications en 2000, en comptait plus de 200 en 2011. Les signes neurologiques d’une intoxication sont : l’agitation ou la somnolence, sensation d’ébriété, troubles de l’équilibre, hallucinations. Le risque principal étant la survenue de convulsions. On peut aussi voir des complications de type respiratoires (toux, irritation de la gorge) ou digestives (nausées, vomissement, douleurs abdominales, etc.). Les manifestations d’une intoxication surviennent entre 30 minutes et 4 heures après l’ingestion.
Les huiles essentielles peuvent, lorsqu’elles sont mal utilisées être dangereuses, et pour tous. Cependant, certaines personnes sont plus sensibles comme les personnes ayant des antécédents d’épilepsie ou de convulsions, ainsi que les enfants.
A savoir ! Les huiles essentielles sont contre-indiquées chez les femmes enceintes.
Que faire si un enfant souffre d’intoxication ?
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- Si le produit a été ingéré (le flacon bu ou juste, les mains portées à la bouche) : appeler le centre antipoison au numéro vert suivant 0800 59 59 59, et surtout ne pas faire vomir, ni faire boire de lait !
- Si le produit a été projeté dans l’œil ou sur la peau : rincer abondamment la zone exposée et appeler le centre antipoison.
A savoir ! Les huiles essentielles de camphre, de menthol et d’eucalyptol sont à éviter chez l’enfant, selon l’ANSM.
Ainsi, afin d’éviter tout risque d’accident, il est préférable de :
- Bien fermer les flacons ;
- Ranger les produits après utilisation hors de portée des enfants ;
- Utiliser dans la mesure du possible, des flacons avec un bouchon de sécurité ;
- Ne pas déconditionner les produits (garder le contenant d’origine) ;
- Ne pas retirer les étiquettes présentes sur le flacon ;
- Ne pas utiliser chez les enfants de moins de 3 ans.
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Charline D., Pharmacienne
Sources :
Utilisation des huiles essentielles à bon escient. 60 millions de consommateurs. 22 mars 2012.
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