Infections sexuellement transmissibles : plus d’un million de nouveaux cas par jour selon l’OMS
Chaque jour, dans le monde, plus d’un million d’infections sexuellement transmissibles (IST) et guérissables sont diagnostiquées. Pour l’OMS (Organisation mondiale de la santé) ce bilan, qui reste inchangé depuis 2012, doit diminuer fortement pour atteindre l’objectif d’une baisse de 90% des diagnostics d’IST d’ici 2030.
Les chiffres des Infections sexuellement transmissibles dans le monde
Dans ces travaux, les épidémiologistes de l’OMS ont recensé, à travers le monde, en 2016, 376,4 millions de nouvelles contaminations par des IST chez les hommes et femmes âgés de 15-49 ans.
Les trois infections bactériennes comptabilisées sont la chlamydiose, la gonorrhée et la syphilis. Et enfin, la trichomonase dont l’agent infectieux est un parasite.
Dans le détail, le nombre de nouveaux cas par maladie est :
- 156 millions de trichomonase (prévalence de 5,3% chez les femmes et 0,6% chez les hommes);
- 127,2 millions pour le chlamydiose (prévalence de 3,8% chez les femmes et 2,7% chez les hommes);
- 86,9 millions pour la gonorrhée (prévalence de 0,9% chez les femmes et 0,7% chez les hommes);
- 6,3 millions pour la syphilis (prévalence de 0,5% chez les femmes et chez les hommes).
Soit plus d’un million de nouvelles contaminations par jour correspondent cependant à moins d’individus infectés étant donné la fréquence importante des infections à répétition et des co-infections.
D’après ces chiffres, on peut dire que 4% de la population mondiale aura, au moins une de ces IST, dans sa vie.
Lire aussi – Dossier sur les maladies ou infections sexuellement transmissibles
Des maladies évitables aux conséquences graves
Bien qu’évitables avec des rapports sexuels protégés et guérissables, ces maladies continuent à sévir et provoquer des conséquences sanitaires graves.
À savoir ! Les IST se propagent principalement par contact sexuel non protégé, notamment les relations sexuelles vaginales, anales et orales.
En effet, ces IST peuvent être source d’infertilités ou d’avortement spontané (fausse couche), de grossesses extra-utérines, de maladies cardiovasculaires, de douleurs chroniques pelviennes ou encore d’un facteur aggravant le risque de contracter le virus du VIH/SIDA. La syphilis et l’herpès peuvent multiplier par 3 le risque de contracter le VIH.
Les infections à chlamydiose, la syphilis, l’infection à VIH et la gonorrhée peuvent aussi être transmises pendant la grossesse et l’accouchement.
À savoir ! La syphilis est la première cause de perte de bébé dans le monde avec 200 000 décès avant ou peu de temps après la naissance. Elle peut aussi provoquer des maladies cardiovasculaires, dermatologiques et neurologiques graves à un stade avancé. La transmission de ces maladies pendant la grossesse peut également avoir des conséquences graves pour le nouveau-né comme la prématurité, une infection générale grave, une cécité, des malformations congénitales ou encore le décès.
« Nous constatons un manque préoccupant de progrès dans l’arrêt de la propagation des infections sexuellement transmissibles dans le monde » a fait remarquer Peter Salama, directeur exécutif de la Couverture sanitaire universelle et du parcours de vie de l’OMS, dans un communiqué de presse.
Lire aussi – Infections Sexuellement Transmissibles en forte hausse
Comment expliquer ce niveau de contamination qui ne faiblit pas ?
La prévalence de ces infections est particulièrement élevée dans les îles du Pacifique. Même si ces maladies sont davantage présentes dans les pays à faibles revenus, on retrouve aussi des pays à revenus modérés et notamment ceux d’Amérique latine.
Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi ces infections n’ont pas reculé depuis 2012 :
- Une faille dans l’éducation en santé sexuelle et les encouragements à utiliser un préservatif;
- Faiblesse du dépistage de la gonorrhée, la syphilis, la chlamydiose et le Sida pendant la grossesse ou dans les populations à risque;
- Pénurie des médicaments (benzathine pénicilline contre la syphilis) pour le traitement;
- Hausse de l’antibiorésistance des bactéries (comme celle de la gonorrhée).
L’OMS va poursuivre son programme pour lutter contre les IST et encourage les gouvernements à ne pas » couper dans les budgets consacrés aux programmes de prévention des IST ».
Lire aussi – MST, les recommandations de 2017
Julie P. Journaliste scientifique
Cet article vous a-t-il été utile ?