Le smartphone, allié des boulimiques
La prise en charge de la boulimie repose essentiellement sur l’accompagnement et le suivi psychologique du patient. Or, cette maladie affecte les jeunes, pas toujours disposés (ou disponibles) pour se confronter aux psychothérapies classiques. Et si leur smartphone pouvait être l’oreille attentive idéale ? C’est en tout cas ce que suggère une récente étude américaine.
Focus sur la boulimie
La boulimie est un trouble du comportement alimentaire qui se traduit par des prises compulsives de quantités importantes de nourriture associées à des comportements compensatoires inappropriés (jeûne, vomissement, laxatif, sport excessif).
Cette psychose touche près de 1,5% des jeunes entre 11 et 20 ans. Elle affecte plus volontiers les filles, environ 3 pour 1 garçon. A l’inverse de l’anorexie, la boulimie débute généralement plus tardivement. On observe un pic de fréquence juste avant la vingtaine.
La boulimie implique un suivi à long terme qui repose sur l’intervention de plusieurs professionnels de santé dont le médecin traitant, le diététicien, le psychiatre ou le psychologue.
La prise en charge d’une boulimie repose très souvent sur une psychothérapie de type cognitivo-comportementale. Ces dernières sont centrées sur la cognition, autrement dit sur les pensées et les croyances erronées et négatives que l’individu a sur lui-même.
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Le smartphone ou le thérapeute virtuel
Les résultats d’une récente étude américaine parue dans Jama montrent l’efficacité des applications de smartphone dans le traitement des troubles alimentaires.
Plus de 4800 femmes ont été recrutées à travers 27 campus universitaires des Etats-Unis pour participer à cette étude. Toutes ont été soumises à un questionnaire permettant ensuite aux scientifiques d’identifier lesquelles étaient les plus susceptibles de souffrir de boulimie. Parmi les jeunes femmes interrogées, 690 en proie à des crises boulimiques ont accepté de participer à l’étude. Environ la moitié d’entre elles ont reçu une thérapie cognitivo-comportementale par le biais d’une application sur le téléphone tandis que l’autre moitié était suivie par des conseillers sur le campus.
La thérapie sur le téléphone consistait en des séances d’environ 10 minutes que les patientes pouvaient intercaler comme bon leur semblait dans leur emploi du temps. Tout au long du programme, des conseils écrits leur étaient régulièrement envoyés.
Les participantes ayant utilisé l’application ont signalé une diminution des symptômes et une réduction des signes d’anxiété et de dépression liés à l’image qu’elles ont de leur corps. Par ailleurs, les jeunes femmes se sont montrées plus enclines à se confier et à évoquer certains aspects plus intimes à leur écran qu’à un étranger.
Finalement, la souplesse de cette prise en charge 2.0 semble séduire davantage que la thérapie classique avec un psychothérapeute. Une solution qui mérite donc d’être explorée !
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Charline D., Docteur en pharmacie
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