Levothyrox : effets secondaires et numéro vert

Par |Publié le : 24 août 2017|Dernière mise à jour : 14 août 2024|4 min de lecture|

Le Levothyrox est prescrit aux patients souffrant de troubles de la thyroïde, soit environ 3 millions de Français. Un changement de formule, survenu en avril 2017, semble provoquer chez certains malades des effets désagréables. Une pétition en ligne contre cette nouvelle formulation a déjà recueilli plus de 70 000 signatures. L’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament), qui est à l’origine de ce changement, met en place un numéro vert pour informer les patients.

Levothyrox

Le Levothyrox : un médicament à marge thérapeutique étroite

Le Levothyrox est composé de lévothyroxine, une hormone thyroïdienne. Il est indiqué comme substitut de la thyroxine naturelle lorsque celle-ci est insuffisante, soit que la thyroïde n’en produise pas assez (hypothyroïdie), soit que cette glande ait été enlevée (en cas de cancer par exemple). On peut aussi l’utiliser dans certains goitres (augmentation de la thyroïde) pour freiner l’action stimulatrice sur la thyroïde d’une autre glande située dans le cerveau : l’hypophyse.

A savoir !  La thyroïde est une glande située au niveau du cou, autour du larynx. Elle secrète les hormones T4 (Thyroxine), et en moindre quantité T3 (Triiodothyronine). La TSH (Thyroid Stimulating Hormone), une autre hormone produite par l’hypophyse, contrôle la sécrétion des hormones thyroïdiennes. De plus, par un rétrocontrôle négatif, la teneur en T4 dans le sang influe également sur la production de TSH. C’est pourquoi on dose la TSH pour détecter une hypothyroïdie (si elle est élevée, c’est que le taux d’hormones thyroïdiennes est insuffisant puisqu’il n’y a pas de rétrocontrôle négatif…).

Les symptômes de l’hypothyroïdie sont peu spécifiques : fatigue, chute de poils et cheveux, peau sèche, constipation, rythme cardiaque lent ou encore pertes de mémoires…

L’hypothyroïdie se traite par substitution hormonale. Cette thérapeutique, indispensable, doit être prise à vie. Cependant des contrôles réguliers (prises de sang pour dosage de la TSH) sont nécessaires pour trouver la bonne dose, variable d’un patient à l’autre. C’est pourquoi le Levothyrox est dit à marge thérapeutique étroite. L’équilibre hormonal est parfois difficile à trouver. Sous dosé, il ne « marche » pas. Surdosé, il peut être à l’origine d’effets cardiaques graves.

Le Levothyrox fait partie des médicaments non soumis à la substitution obligatoire par un générique. Le passage au générique pouvant, en effet, déséquilibrer un patient bien contrôlé.

Même au niveau du Levothyrox, il y avait parfois des fluctuations d’efficacité entre les boîtes. C’est pourquoi l’ANSM avait commandé aux laboratoires Merck une nouvelle formule, censément plus stable, et qui fait polémique aujourd’hui…

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Une nouvelle formulation qui fait débat

Une nouvelle formule, comprenant notamment un nouvel excipient (le mannitol) a été mis sur le marché, remplaçant l’ancien Levothyrox. La bioéquivalence de l’ancienne et nouvelle composition avaient été attestée par 2 études cliniques. Pourtant, des patients se sont  mis à ressentir des effets secondaires nouveaux, comme des pertes de cheveux, de la fatigue ou des vertiges. En fait, des symptômes proches de ceux de l’hypothyroïdie. 70 000 personnes se sont déjà manifestées via la pétition en ligne ! Les malades fustigent également un manque de communication sur ce changement qui leur est imposé.

L’ANSM et les laboratoires Merck préviennent : il n’y aura pas de retour à l’ancienne formulation.

Alors que faire lorsqu’on doit prendre du Levothyrox à vie et que la nouvelle formule ne nous réussit pas ?

Le mieux est de se rapprocher de son médecin traitant afin qu’il procède à des dosages de TSH. Il semble logique, étant donné la marge thérapeutique étroite de ce médicament, qu’un ajustement de la dose soit nécessaire pour certains patients avec le nouveau Levothyrox.

Assez embarrassée par cette fronde des patients, l’ANSM se veut rassurante et a mis en place un numéro vert pour répondre à toutes les questions que les utilisateurs de Levothyrox peuvent se poser : il s’agit du 0 800 97 16 53, opérationnel du lundi au vendredi de 9 heures à 19 heures.

Lire aussiHypothyroïdie

Isabelle V., Journaliste scientifique

– Effets secondaires du « nouveau » Levothyrox : défaut de composition…ou de communication ? JIM – Aurélie Haroche. 17 août 2017.
– Levothyrox : la fronde prend de l’ampleur, l’ANSM tente de réagir – JIM – Aurélie Haroche. 23 août 2017.
– Hypothyroïdie : un traitement à vie efficace – Ameli. 23 août 2017.

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Isabelle V.
Journaliste scientifique Passionnée de recherche clinique et pharmacovigilance. Garde un penchant pour nos amis à quatre pattes. Rédige un contenu scientifique fiable avec des sources vérifiées en respect de notre charte HIC.