Maladies cardiovasculaires : Un risque accru par les aliments au mauvais Nutri-Score ?

Par |Publié le : 23 octobre 2024|Dernière mise à jour : 23 octobre 2024|4 min de lecture|

Créé en 2017 puis révisé et durci en 2024, le Nutri-Score a pour vocation d’informer les consommateurs de manière simplifiée sur la qualité nutritionnelle des produits qu’ils achètent. Une récente étude française suggère que la consommation d’aliments au mauvais Nutri-Score serait associée à un risque accru de maladies cardiovasculaires. On fait le point.

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Le Nutri-Score : un étiquetage nutritionnel désormais familier aux consommateurs

Figurant à l’avant des emballages alimentaires, le Nutri-Score est un logo qui informe les consommateurs de manière colorée et simplifiée sur la qualité nutritionnelle des produits qu’ils achètent (aliments et boissons). Il est complémentaire à la déclaration nutritionnelle obligatoire.

Instauré pour la première fois en France en 2017, puis dans divers pays européens, le Nutri-Score devient de plus en plus familier aux consommateurs. Son objectif est double : aider les consommateurs à choisir les produits présentant la meilleure qualité nutritionnelle tout en incitant les industriels l’agroalimentaire à améliorer la qualité nutritionnelle des produits qu’ils fabriquent. Son application reste néanmoins non obligatoire du fait de la réglementation européenne relative à l’étiquetage.

À savoir ! Le Nutri-Score se divise en 5 catégories : de A-vert foncé (meilleure qualité nutritionnelle) à E-orange foncé (moindre qualité nutritionnelle). Chaque aliment ou boisson obtient un score en fonction d’un algorithme calculé à partir de sa composition pour 100 g en énergie, sucres, acides gras saturés, sel, protéines, fruits, légumes et légumineuses.

Récemment révisé et durci en 2024, le nouveau Nutri-Score a pour objectif une meilleure cohérence avec les recommandations nutritionnelles actuelles. Une harmonisation à l’échelle européenne est d’ailleurs prévue dans le cadre de la stratégie Farm to Fork de la Commission européenne.

Maladies cardio-vasculaires : un risque accru par les aliments au mauvais Nutri-Score ?

Ces dernières années, des études scientifiques menées dans divers pays européens (Royaume-Uni, Espagne, Italie) ont mis à jour un lien entre la consommation d’aliments au mauvais Nutri-Score (qualité nutritionnelle moindre) et un risque accru de développer diverses pathologies chroniques ainsi qu’une mortalité accrue. En France, les études SU.VI.MAX et NutriNet-Santé ont quant à elles observé un lien entre la consommation de ces aliments et un risque accru de maladies cardiovasculaires.

À savoir ! L’alimentation serait en cause dans près de 30 % des décès dus aux maladies cardiovasculaires.

Dans ce contexte, et s’appuyant sur la nouvelle version 2024 du Nutri-Score, des chercheurs français ont entrepris de conduire une nouvelle étude sur les risques des maladies cardiovasculaires liés à la consommation d’aliments mal notés au Nutri-Score. Pour cela, ils se sont appuyés sur les données de 345 533 participants de la cohorte EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition) issus de 7 pays européens. Durant la période de suivi de 12 ans (entre 1992 et 2010), 16 214 participants ont développé une maladie cardiovasculaire.

Après analyse des données et prise en compte d’un grand nombre de facteurs sociodémographiques, il en ressort que ce sont les participants consommant en moyenne davantage d’aliments de moindre qualité nutritionnelle (moins bon Nutri-Score) qui présentaient un risque accru de maladies cardiovasculaires (infarctus du myocarde et AVC).

Le Nutri-Score : un outil pertinent de santé publique

Publiés dans la revue Lancet Regional Health-Europe, ces résultats penchent donc en faveur d’un risque accru de maladies cardiovasculaires associé à la consommation d’aliments moins bien classés sur l’échelle du nouveau Nutri-Score 2024.

Pour les auteurs de l’étude, ces nouveaux travaux confirment la pertinence du Nutri-Score en tant que véritable outil de santé publique. Guidant les consommateurs dans leurs choix alimentaires, il contribue à la stratégie de prévention des maladies cardiovasculaires. Gageons que ces résultats contribuent également à l’adoption du Nutri-Score comme logo nutritionnel obligatoire à l’échelle européenne à l’heure où les maladies cardiovasculaires représentent la principale cause de mortalité en Europe occidentale.

Déborah L., Dr en Pharmacie

Sources
– La consommation d’aliments moins bien classés au Nutri-Score est associée à un risque accru de maladies cardiovasculaires. presse.inserm.fr. Consulté le 5 octobre 2024.
– Nutri-Score : le point sur les nouveautés 2024. Santé Publique France. www.santepubliquefrance.fr. Consulté le 5 octobre 2024.

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Deborah L.
Pharmacienne. Spécialisée dans les domaines de la santé, de la nutrition et de la cosmétologie. Passionnée par l'écriture, elle sait allier la rigueur scientifique à la beauté de notre langue. Rédige un contenu scientifique fiable avec des sources vérifiées en respect de notre charte HIC.