Choc anaphylactique (anaphylaxie)
Le choc anaphylactique, ou état de choc anaphylactique ou anaphylaxie, est une réaction allergique considérée comme une urgence médicale grave. Il se caractérise par une insuffisance circulatoire aiguë provoquée par une réaction allergique immédiate et généralisée. Le choc anaphylactique peut survenir dans différentes allergies, mais dans tous les cas, il met en jeu le pronostic vital du patient. Les bons gestes à connaître sont alors essentiels pour intervenir aussitôt.
Qu’est-ce qu’un choc anaphylactique ?
Le choc anaphylactique se déclenche en cas d’exposition à un allergène. Il s’agit d’une réaction allergique immédiate grave, qui peut survenir dans différents contextes d’allergies :
- Des allergies alimentaires), comme l’allergie à l’arachide ;
- Des allergies médicamenteuses ;
- Des allergies à des substances, comme le latex ;
- Des allergies aux venins d’hyménoptères.
D’après les estimations, entre 0.05 et 2 % de la population sera touchée au cours de sa vie par un choc anaphylactique, mais les chiffres sont difficiles à déterminer avec précision, car les manifestations du choc sont variables d’un sujet à l’autre. Les deux causes les plus fréquentes de choc anaphylactique sont les piqûres d’insectes (guêpe, abeille) et les aliments (retrouvés dans environ 60 % des cas).
Généralement, le choc anaphylactique ne survient pas lors du premier contact avec l’allergène, mais après deux ou plusieurs contacts, parfois très distants les uns des autres en matière de durée.
À savoir ! Certaines comorbidités telles que l’asthme, les pathologies cardiovasculaires, et certaines maladies auto-immunes peuvent augmenter le risque d’anaphylaxie.Quels sont les signes d’un choc anaphylactique ?
Le choc anaphylactique est une réaction allergique de type immédiat, c’est-à-dire que les signes surviennent dans les minutes ou l’heure qui suit le contact avec l’allergène, le plus souvent entre 5 et 20 minutes. D’autres signes allergiques peuvent l’accompagner ou le précéder.
Il est fondamental de connaître et de reconnaître les premiers signes de l’anaphylaxie pour intervenir aussitôt :
- Une urticaire ;
- Un œdème du visage, souvent localisé au niveau des lèvres ou des yeux ;
- Un œdème de Quincke ;
- Des signes digestifs : nausées, vomissements, diarrhée, douleurs abdominales ;
- Des fourmillements dans les membres ;
- Des difficultés respiratoires faisant penser à une crise d’asthme ;
- Une accélération du rythme cardiaque (tachycardie) ou à l’inverse une baisse du rythme cardiaque ;
- Un malaise associant pâleur, sueur, crise de panique et baisse de la tension artérielle.
Parfois, le patient peut perdre connaissance, avec la survenue possible d’un coma.
Selon les patients et l’allergène, un ou plusieurs organes peuvent être touchés et les symptômes peuvent être d’intensité variable. Les symptômes sont classés selon leur niveau de sévérité du grade 1 au grade 4 avec des signes différents à chaque stade :
- Des signes cutanéo-muqueux (érythème, urticaire, œdème de la face) ;
- Une atteinte viscérale modérée (hypotension artérielle, tachycardie, gêne respiratoire, toux, nausées) ;
- Une atteinte viscérale sévère (hypotension sévère, fibrillation ventriculaire, vomissements) et un état de choc;
- Un arrêt circulatoire et/ou respiratoire (fibrillation ventriculaire, asphyxie).
L’inflammation généralisée est induite suite à la sécrétion de certains médiateurs tels que l’histamine, la sérotonine ou encore les prostaglandines. À un stade avancé, cette inflammation induit une vasodilatation (dilatation des vaisseaux) avec une augmentation de la perméabilité capillaire et une chute de la résistance vasculaire entrainant une hypovolémie (baisse du volume sanguin dans les vaisseaux) et une chute de la pression artérielle.
Comment réagir en cas de choc anaphylactique ? La conduite à tenir
Connaître les premiers signes de l’anaphylaxie, en particulier chez un sujet allergique, permet d’adopter immédiatement la bonne conduite à tenir. Le choc anaphylactique est une urgence vitale, même si tous les signes ne sont pas présents. Dès que deux symptômes apparaissent simultanément, il faut immédiatement appeler les services de secours (15, 18 ou 112) pour que le patient soit transporté vers les services d’urgence.
En attendant les secours, il est important d’effectuer les premiers gestes :
- Aider le patient à respirer, par exemple en déboutonnant sa chemise ou en le maintenant en position semi-assise ;
- Injecter une dose d’urgence d’adrénaline si le patient possède un stylo injecteur sur lui.
Le diagnostic du choc anaphylactique est posé face aux symptômes caractéristiques du patient. Une fois le choc pris en charge, dans un second temps, la recherche de l’allergène en cause est primordiale pour prévenir toute nouvelle anaphylaxie. Un bilan allergologique sera alors prescrit.
Quels sont les traitements du choc anaphylactique ?
Les premiers soins d’urgence en cas de choc anaphylactique reposent sur l’injection d’adrénaline à l’aide d’un stylo auto-déclenchant, ainsi que l’administration de bronchodilatateur en cas de crise d’asthme. S’il n’y a pas d’amélioration dans les 5 minutes qui suivent, l’injection d’une deuxième dose d’adrénaline est effectuée entre 5 et 10 minutes après la première.
A l’hôpital, selon la gravité de l’anaphylaxie, l’équipe médicale peut administrer d’autres médicaments en urgence :
- Des antihistaminiques ;
- Des corticoïdes ;
- Un bronchodilatateur ;
- Une injection d’adrénaline.
Les fonctions vitales, en particulier respiratoire et cardiaque, sont étroitement surveillées. Une oxygénothérapie peut être nécessaire.
À savoir ! Les personnes allergiques, exposées à un risque élevé de choc anaphylactique, doivent porter en permanence sur elles un stylo d’adrénaline. Le port de ce stylo peut leur sauver la vie en cas de choc anaphylactique, avec l’injection d’une première dose d’adrénaline avant même l’arrivée des services de secours.Une fois l’allergène ou les allergènes identifiés, il est important d’éviter toute nouvelle exposition à ces substances, qui pourraient déclencher une nouvelle réaction allergique sévère.
Estelle B., Docteur en Pharmacie
– Anaphylaxie. La manifestation la plus sévère de l’allergie. www.inserm.fr. Consulté le 18 septembre 2024.
– Chapitre 73. Choc anaphylactique. www.sfmu.org. Consulté le 18 septembre 2024.
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