De nouveaux progrès sur les implants auditifs
Une perte auditive en apparence légère peut masquer un déficit plus profond. Ces troubles de l’audition touchant en grande partie les personnes de 65 ans et plus (65%) n’épargnent plus les enfants, dû entre autres à l’évolution croissante des nouvelles technologies. Le congrès mondial sur l’ORL (Oto-Rhino-Laryngologie) qui se tient actuellement à Paris (du 24 au 28 Juin 2017) est l’occasion de mettre en lumière les nouveaux progrès apportés à la prise en charge de la surdité.
Un état des lieux de la surdité en France
L’état pathologique de l’audition que l’on dénomme plus communément la surdité, touche à ce jour 9 à 10% de la population française, soit environ 5 millions de personnes.
Chez les personnes âgées, cette perte progressive de l’audition est surtout associée à un déclin cognitif mais chez les jeunes, il s’agit bien d’autre chose. Avec la place toujours plus grande qu’occupent aujourd’hui les technologies (que ce soit dans l’environnement professionnel ou personnel), l’acuité auditive ne peut qu’être affectée.
D’ailleurs, selon le dernier baromètre de la prévention des risques professionnels, cette diminution auditive a été reconnue comme la deuxième maladie professionnelle la plus citée (12% des cas), derrière les troubles musculo-squelettiques (48,8% des cas).
Solliciter son oreille en permanence est donc nocif pour l’audition.
En s’attardant de plus près sur les profils, les cas de surdité se déclinent en plusieurs niveaux :
- La surdité légère (-20 à 40 décibels) est la plus fréquente en touchant en moyenne 55% des individus.
- La surdité moyenne (-40 à 70 décibels) qui touche 33% des individus.
- La surdité sévère (-70 à 90 décibels) ou profonde (perte > 90 décibels) qui touche moins de 10% des cas.
Dans tous les cas, quel que soit le degré de sévérité de l’affection, des conséquences plus ou moins importantes se répercutent sur la qualité de vie et le comportement des enfants et des adultes.
- Chez les enfants, cette surdité impacte très fortement leur apprentissage scolaire, leur développement cognitif ainsi que bien évidemment la communication avec leur entourage.
- Chez les adultes, la conséquence majeure est surtout d’ordre social puisqu’il s’avère difficile pour les individus de communiquer, que ce soit sur le plan professionnel ou personnel.
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Des solutions pour traiter les troubles auditifs
Parmi les moyens médicaux proposés aux patients, deux types de traitements alternatifs existent actuellement pour mieux entendre :
- Les aides auditives dites traditionnelles ;
- Les implants ou prothèses auditives.
Lorsque les troubles auditifs sont évalués à un stade léger ou modéré, les aides auditives traditionnelles peuvent être une solution mais celles-ci sont uniquement conçues dans le but d’amplifier le son perçu dans l’oreille interne du patient.
Lorsque les dommages auditifs sont trop sérieux chez les patients atteints de surdité sévère, voire profonde : un autre type de traitement sous forme de dispositif médical électronique, un implant ou prothèse auditive, est fortement recommandé par les spécialistes.
Contrairement aux aides auditives discutées précédemment, ces implants fonctionnent selon un principe différent. Ils stimulent le nerf auditif par l’intermédiaire d’électrodes posées chirurgicalement dans la cochlée de l’oreille. Les électrodes sont commandées par un stimulateur, situé sous la peau derrière l’oreille. La partie externe du dispositif comprend un micro (pour capter les sons), un processeur (pour les coder) et une antenne. Tout ce circuit permet ainsi de contourner la cochlée dans le cas où elle ne fonctionne plus et de transformer les sons en stimulations électriques envoyées directement au nerf auditif.
L’évolution de l’usage des implants cochléaires
Malgré le coût onéreux des dispositifs cochléaires pouvant faire reculer de nombreux patients (prix moyen de 30 000 euros), ces implants ont pourtant révolutionné la prise en charge de la surdité profonde. Les progrès apportés à ces dispositifs ces dernières années, en termes de conception et de performance, ont permis aux individus de s’insérer plus facilement dans la société.
Par exemple, de nombreux enfants dotés de cet implant ont pu avoir l’opportunité de suivre une scolarité toute aussi normale que celle d’enfants indemnes.
A l’occasion du congrès mondial sur l’ORL organisé cette année à Paris et s’achevant aujourd’hui même, plusieurs sujets ont été abordés dont les tendances d’utilisation de ces implants.
Des années en arrière, les implants cochléaires étaient plutôt réservés aux sujets adultes mais désormais la tendance a changé. Dès l’âge de 12 mois, ce type de dispositif peut être recommandé aux enfants afin d’éviter qu’ils ne deviennent sourd-muet.
Par ailleurs, ces outils ont vu leur champ d’application s’élargir sur deux critères à la fois. Leur application s’est étendue des stades profonds aux stades sévères de surdité mais en plus, son indication dépend aussi du degré d’intelligibilité. Un patient qui ne comprend qu’un mot sur deux ou voire moins, pourrait se porter candidat à la pose d’un implant cochléaire malgré une surdité sévère mais non profonde.
Ainsi, les conditions d’installation de cet appareil auditif ne sont plus aussi figées qu’auparavant.
Lors de cet évènement, une autre thématique très intéressante a été mise en évidence par les professionnels de l’ORL. Pour répondre aux besoins des patients, les ingénieurs ont mis à profit leurs compétences pour proposer des modèles d’implants encore plus performants.
Ces 20 dernières années, de profondes innovations technologiques ont donc vu le jour et ont permis entre autres de fournir des systèmes d’implants beaucoup plus durables dans le temps (soit une durée de vie de 10 à 20 ans).
La seconde innovation concerne la miniaturisation des dispositifs dont la taille a été divisée par 3 ou 4, ce qui apporte davantage de confort aux patients.
Et enfin, la troisième et ultime innovation se rapporte à la performance des procédés qui été largement renforcée. Dorénavant, certains sont conçus de telles sortes que des personnes sourdes puissent retrouver une communication complètement normale.
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Lucie B., Biologiste spécialisée en E-santé
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