Une nouvelle piste pour le traitement du glioblastome ?
Une équipe américaine vient de mettre en évidence une protéine, PRMT5, impliquée dans la prolifération des cellules souches cérébrales mais également dans les cellules des cancers du cerveau, notamment dans le glioblastome. L’inhibition de cette protéine permet de stopper la prolifération de cellules cancéreuses en culture et le développement de la tumeur dans des modèles murins.
Le glioblastome, un cancer très agressif du cerveau
Selon l’Association américaine des cancers du cerveau, près de 80 000 cas vont être diagnostiqués cette année aux Etats-Unis et parmi ces cas, 15% présenteront un glioblastome. Le glioblastome est un cancer extrêmement agressif avec une médiane de survie après diagnostic n’excédant pas 15 mois en moyenne, malgré l’utilisation de thérapies de plus en plus performantes.
À savoir ! Le glioblastome est une tumeur cérébrale qui touche les astrocytes, des cellules du système nerveux central qui régulent principalement le flux sanguin et l’approvisionnement en nutriments des autres cellules nerveuses. Il siège le plus souvent au niveau des hémisphères cérébraux et parfois dans le système nerveux central.
Sa résistance aux traitements actuels et le manque de spécificités de ces derniers, sans compter leurs nombreux effets indésirables, poussent les chercheurs vers de nouvelles cibles thérapeutiques.
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L’épissage, une piste intéressante ?
Dans une étude précédente, Le Dr Braun et ses collaborateurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology) ont identifié la protéine PRMT5 comme un facteur inducteur possible de glioblastomes. Leurs résultats ont montré que PRMT5 est présente en fortes concentrations dans les cellules souches du cerveau mais également dans les cellules cancéreuses où elle va impacter le phénomène d’épissage des gènes.
À savoir ! L’ADN contenu dans nos cellules est d’abord transcrit en ARN messager, ou ARNm, avant de permettre la synthèse de protéines. Cet ARNm subit un phénomène appelé épissage qui consiste en des coupures/ligatures visant à retirer les portions d’ARN qui ne sont pas nécessaires, appelées introns. Ces ARNm « épissés » vont ensuite quitter le noyau afin de permettre la synthèse de protéines.
Leurs recherches ont montré qu’un tiers des introns persistent dans environ 10 à 15% des brins d’ARNm humains, et que ces introns empêchent les molécules d’ARNm de quitter le noyau cellulaire ce qui inhibe la synthèse des protéines. Leur dernière étude a montré qu’une forte expression de PRMT5 permet un meilleur épissage des ARNm et donc une augmentation de l’expression de protéines, notamment celles impliquées dans la prolifération cellulaire.
Ces résultats suggèrent que PRMT5 peut être impliqué dans une forme unique d’ « épissage des gènes » qui alimente la croissance des glioblastomes.
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Les inhibiteurs de PRMT5, une réelle efficacité ?
Forts de ces observations, le Dr Braun et son équipe ont utilisé des inhibiteurs de la production de PRMT5 sur des cellules de glioblastomes humains en culture. Ils ont pu observer un arrêt de la division et de la prolifération de ces cellules.
Ils ont ensuite testé in vivo l’impact de l’inhibition de PRMT5 dans un modèle murin de glioblastome. Grâce aux mêmes inhibiteurs, ils ont pu stopper la croissance de la tumeur chez ces souris.
Bien que son mécanisme d’action ne soit pas clairement renseigné, PRMT5 recèle de nombreux rôles et sa contribution au traitement du glioblastome semble indéniable. D’autres études sur cette protéine vont ainsi être réalisées en vue de pouvoir réaliser à terme des études cliniques chez l’Homme. Ces découvertes doivent permettre de fournir des méthodes de lutte et de prévention de ce cancer très agressif et mortel.
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Romain R., Docteur en Biologie Moléculaire et Cellulaire
– Glioblastoma: A new treatment for this deadly brain tumor ? Honor Whiteman. Medical News Today. Le 30 Septembre 2017.
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