Opérations de la myopie : effets ressentis et risques

Par |Publié le : 11 octobre 2024|Dernière mise à jour : 22 octobre 2024|6 min de lecture|

En France, 40% des personnes sont concernées par la myopie, un trouble de la vision qui se caractérise par une bonne vision de près et une vision lointaine floue. Pour des raisons médicales ou pour améliorer son confort visuel, le recours à la chirurgie réfractive est possible : soit par une technique de chirurgie laser ou soit par la mise en place d’implant intraoculaire. Tour d’horizon des principales informations à connaître avant de se lancer.

opération de la myopie

Le choix du type d’opération

Conditions requises et coût

Pour bénéficier d’une opération, il est recommandé d’attendre que la myopie soit stabilisée, en général entre 20 et 25 ans. Les ophtalmologistes considèrent que la myopie est stable quand le défaut visuel n’a pas évolué depuis deux ans. En moyenne, hors remboursement partiel de la mutuelle, le prix d’une opération de la myopie coûte entre 1600 € et 3000 € pour les deux yeux

Chirurgie laser versus chirurgie des implants

L’opération de la myopie permet de corriger un œil trop long ou trop convergent à l’origine de la formation d’une image floue.  Elle repose avant tout sur la chirurgie par laser, consistant à remodeler la cornée en surface ou à retirer de l’épaisseur cornéenne pour corriger la convergence globale de l’œil. Ce sont les examens préopératoires approfondis, et les contre-indications (cornées fines et/ou asymétriques, etc.) qui détermineront le choix de la technique laser employée.

Les myopies jusqu’à -10 D, peuvent, sauf contre-indications cornéennes particulières, être traitées par chirurgie laser.

Au-delà de -10 D, c’est à dire dans le cas d’une myopie forte, le recours aux lentilles intraoculaires (chirurgie des implants) est indiqué.

À savoir ! L’évaluation d’une myopie est obtenue grâce à la puissance optique mesurée en dioptrie (en m-1) et l’acuité visuelle de l’œil mesurée en dixième.  Par exemple, un œil myope qui est corrigé avec une lentille ou un verre correcteur ayant une dioptrie de -10D voit net et sans correction un objet situé au maximum à 0,1 mètre (10 centimètres) puisque 1/10 = 0,1

Chirurgie laser : suites opératoires et complications

Résultats et effets secondaires

Après l’intervention, pendant la phase de cicatrisation, l’œil gratte, pique, larmoie pendant 4 à 5 heures maximum. Dès le lendemain, une bonne vision revient.

Après la période de cicatrisation s’échelonnant de 1 à 3 mois, les résultats visuels sont identiques pour tous les types de techniques de chirurgie réfractive. La majorité des patients retrouve une vision nette après l’intervention sans correction par des lunettes ou des lentilles de contact. Dans de rares cas (3%), une deuxième intervention (appelée retouche), à réaliser 3 mois après la première, permet de corriger une sous-correction ou une sur-correction.

Lors d’un traitement laser, le risque principal est lié au risque infectieux. Cependant, celui-ci est minimisé grâce au renouvellement de l’air installé dans le bloc opératoire et à la prescription de traitements antibiotiques et anti-inflammatoires.

Les effets secondaires d’une chirurgie laser sont principalement, et dans 23.9% à 50% des cas, une sécheresse oculaire plus ou moins importante et qui régresse dans les 15 jours à 3 mois. Des larmes artificielles (collyre lubrifiant) sont prescrites pour diminuer cet effet. La sécheresse peut dans de rares cas persister dans le temps.

Notons aussi parfois la perception de halos (35% des cas) dans les milieux peu éclairés ou la nuit ainsi que des d’éblouissements (28% des cas). Ces gênes visuelles diminuent avec la cicatrisation et disparaissent le plus souvent en 1 à 3 mois. Les visions dédoublées, 2% des cas rapportés, peuvent être traitées à l’aide de lunettes, de lentilles de contact, ou d’une intervention chirurgicale réfractive de retouche.

Complications

Si une inflammation survient dans la cornée (Kératite lamellaire dite « Sands of Sahara »), le chirurgien prescrit un collyre anti-inflammatoire. Sa prévalence varie en fonction des études de 0.42% à 19%. L’œil est alors larmoyant et douloureux, et facilement sensible à la lumière.

Deux complications très rares peuvent survenir :  une kératectasie (protubérance de la cornée) et une prolifération de l’épithélium sous le capot cornéen (plus fréquente lorsque l’intervention a nécessité une retouche). Une nouvelle intervention de la cornée sera nécessaire pour y remédier.

Dans des cas exceptionnels, ces complications peuvent engendrer une cicatrice au niveau de l’axe de vision et des séquelles visuelles.

Chirurgie des implants : suites opératoires et complications

Si la cornée est très fine ou que le défaut visuel est trop important, le laser n’est efficace que partiellement. Une chirurgie des implants est réalisée. Elle consiste à remplacer le cristallin par un implant (le plus souvent après 55 ans chez les myopes) ou à rajouter un implant (implant phaque) en laissant le cristallin (technique adaptée aux myopes de moins de 50 ans).

Résultats et effets secondaires

Comme lors d’une opération de la cataracte, le fait d’insérer dans l’œil un implant oculaire peut engendrer au début une gêne et certains effets secondaires qui seront transitoires (sensation de grain de sable ou de démangeaison). L’effet secondaire le plus rencontré est la perception de halo autour de sources lumineuses, une gêne transitoire.

Le traitement postopératoire est local, consiste à appliquer des collyres antibiotiques et anti-inflammatoires pendant un mois maximum.

Après l’opération, une récupération visuelle est déjà très satisfaisante après une journée. Il peut cependant arriver, dans 5% des cas environ, que l’implant ne corrige pas totalement le défaut visuel initialement visé. A ce moment un traitement laser complémentaire peut être proposé.

Complications

Une chirurgie des implants donne d’excellents résultats avec un risque d’infection inférieur à 1/1000.

​Cependant, il n’existe pas de chirurgie sans risque et des complications sévères (infection, traumatisme de l’œil, décollement de rétine, déplacement de la lentille, etc.) ou modérées (hématome, sensibilité accrue à la lumière, vision dédoublée) surviennent dans de rares cas. Dans la plupart de ces complications, une nouvelle intervention est nécessaire.

Actuellement, en France, 200 000 personnes ont recours chaque année à des chirurgies réfractives.

Julie P., Journaliste scientifique

Sources
– La chirurgie réfractive de l’œil. www.hug.ch. Consulté le 02 octobre 2024.
– Effets indésirables et complications liées à la chirurgie Lasik. ansm.sante.fr. Consulté le 02 octobre 2024.
– Centre Ophtalmologique Monterey. www.centremonterey.lu. Consulté le 02 octobre 2024.

 

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Julie P.
Journaliste scientifique
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