Société Française d’Ophtalmologie : zoom sur les seniors !

Par |Publié le : 12 février 2017|Dernière mise à jour : 14 août 2024|3 min de lecture|

Seniors ophtalmologie

« Nous sommes une société scientifique, notre but est de communiquer avec les professionnels de santé à propos des maladies oculaires » explique Gilles Renard, professeur d’ophtalmologie et directeur de la Société Française d’Ophtalmologie qui revient sur les principales maladies oculaires liées à l’âge lors d’une interview exclusive pour Santé Sur le Net.

Gilles-Renard

« La chirurgie de la cataracte est la plus pratiquée en France et dans tous les pays occidentaux avec 7 000 interventions par an, c’est 10 fois plus que toutes les autres chirurgies. »

Gilles Renard
Professeur d’ophtalmologie et directeur de la Société Française d’Ophtalmologie

Un manque d’information

« Généralement, les personnes connaissent les mots pour les grandes pathologies qui se rencontrent au quotidien. La cataracte, ils imaginent plus ou moins ce que c’est, le glaucome et le décollement de rétine aussi, la DMLA déjà moins. »

A savoir ! La DMLA, c’est-à-dire la Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age, est une dégradation de la macula (une partie de la rétine) pouvant entraîner une perte progressive de la vision centrale.

« Maintenant sont-ils suffisamment informés ? Non, et ils ne le peuvent pas, c’est trop complexe. On essaye de les informer au mieux sur les traitements et les différentes stratégies thérapeutiques, mais ça ne marche pas toujours.

Nous rencontrons le même problème avec les professionnels de santé. En effet, nous communiquons avec des médecins généralistes ou d’autres spécialistes qui ne comprennent pas beaucoup plus. L’ophtalmologie n’étant quasiment pas enseignée au cours des études médicales, les médecins qui ne connaissent pas forcement l’anatomie de l’œil, ni les principales pathologies, sont eux aussi désarmés devant un ophtalmologiste.

De plus les ophtalmologistes ont leur vocabulaire propre, qui est un charabia incompréhensible pour les médecins, alors imaginez pour le grand public, ça devient très compliqué. Ce n’est donc pas le généraliste qui va donner l’explication au patient. C’est à l’ophtalmologiste de rendre compréhensible son discours. »

Quelles maladies chez les seniors ?

Trois grandes pathologies arrivent en tête selon le Pr Renard :

La cataracte est de loin la plus fréquente : « Elle touche 100 % des personnes âgées de 80 ans et plus puisque ce n’est pas une maladie, mais un vieillissement du cristallin »

De nombreux facteurs de risque ont déjà étaient identifiés, parmi les principaux :

  • Le tabac ;
  • L’exposition à une lumière trop intense (par exemple, les marins pêcheurs qui sont exposés à un très grand nombre d’heures par jour au soleil) ;
  • Le diabète.

En deuxième, la DMLA : « Sa prévalence augmente avec l’âge, elle est de 10 % à 65 ans, 20 % à 75 ans et 30 % à 85 ans. »

Le glaucome occupe la troisième place : « Il touche, selon les définitions, entre 5 et 10 % de la population. C’est une pathologie également liée à l’âge qui va donc en augmentant avec celui-ci.

En dehors de ces trois pathologies, il n’y a plus grand-chose. »

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Conseils d’un spécialiste

 « A 45 ans, on devient presbyte, c’est-à-dire qu’on ne peut plus lire sans lunettes alors on consulte ; de 45 à 65 ans la presbytie s’installe donc dans cette tranche, on consulte également ; à partir de 65 ans la presbytie n’évolue plus et on ne consulte plus, ce qui est une erreur ! 

Au-delà de 65 ans, ne croyez pas que votre situation oculaire est définitivement stabilisée et que vous vivrez jusqu’à votre dernier jour avec des yeux qui marchent bien, ce n’est pas vrai. Il y a pleins de pathologies cachées qui peuvent apparaître et il faut consulter régulièrement. Ça ne veut pas dire y aller tous les 6 mois, mais au minimum tous les 2 ans »

Charline D., Pharmacienne


Sources :

INSERM. Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Juin 2014.

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Charline D.
Pharmacienne. Spécialiste dans le domaine des essais cliniques et passionnée de neurologie. Aime le sport et la mode. Rédige un contenu scientifique fiable avec des sources vérifiées en respect de notre charte HIC.