Peut-on améliorer les maladies métaboliques avec le jeûne intermittent ?

Par |Publié le : 9 décembre 2024|Dernière mise à jour : 9 décembre 2024|4 min de lecture|

Le jeûne intermittent, souvent adopté pour ses effets sur la perte de poids, suscite aujourd’hui l’intérêt des chercheurs pour ses bénéfices potentiels dans la prise en charge des maladies métaboliques. Peut-il réellement améliorer la santé en cas d’obésité, de diabète de type 2 ou de stéatose hépatique ? Découvrez les mécanismes d’action de ce régime et les précautions nécessaires pour suivre ce mode d’alimentation.

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Comprendre le jeûne intermittent et ses mécanismes

Les principales formes de jeûne intermittent

Le jeûne intermittent repose sur des fenêtres de temps précises pour s’alimenter, entrecoupées de périodes de jeûne. Parmi les schémas les plus courants, on trouve :

  • Le 16/8 : 16 heures de jeûne suivies de 8 heures où l’on peut manger.
  • Le 5:2 : 5 jours d’alimentation normale et 2 jours où les apports caloriques sont très réduits.

Les effets physiologiques du jeûne intermittent

Pendant les périodes de jeûne, l’organisme bascule progressivement du métabolisme du glucose à celui des graisses. Ce processus commence environ 12 heures après la dernière prise alimentaire, lorsque les réserves en glycogène du foie s’épuisent. Le corps utilise alors les graisses pour produire de l’énergie. Cela s’accompagne de la formation de corps cétoniques.

Cette bascule métabolique joue un rôle clé dans la régulation des mécanismes cellulaires. Parmi ses effets potentiels, on note :

  • Une protection contre le stress oxydatif, grâce à une activation accrue des mécanismes de réparation cellulaire.he
  • Une réduction de l’inflammation, un facteur impliqué dans de nombreuses maladies chroniques.
  • Une amélioration de la sensibilité à l’insuline, essentielle pour maintenir une glycémie stable.

Les bénéfices potentiels sur les maladies métaboliques

Obésité : faciliter la perte du poids

Les études montrent que la perte de poids observée chez les personnes obèses pratiquant le jeûne intermittent est comparable à celle obtenue avec une restriction calorique classique. Son intérêt principal réside dans sa capacité à rendre cette réduction calorique plus facile à mettre en place et à maintenir sur le long terme, en limitant les périodes pendant lesquelles on peut s’alimenter.

Diabète de type 2 : améliorer la glycémie

Ce mode d’alimentation semble diminuer la résistance à l’insuline, un facteur clé dans le diabète de type 2. Les périodes de jeûne prolongées réduisent le taux d’insuline moyen, améliorant la régulation de la glycémie. L’essai INTERFAST-2 réalisé en 2022, auprès de patients atteints de diabète de type 2 traités par insuline, a montré une baisse de la glycémie moyenne (HbA1c) et des besoins en insuline après 12 semaines de jeûne intermittent.

Stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD)

Le jeûne intermittent favorise la lipolyse (destruction des cellules graisseuses) et réduit l’accumulation de graisses dans le foie. Chez les personnes atteintes de NAFLD, des études montrent une amélioration de la fibrose hépatique et de la résistance à l’insuline, même sans perte de poids significative.

Santé cardiovasculaire

Bien que davantage de recherches soient nécessaires, les études disponibles montrent des avantages possibles du jeûne intermittent sur la santé cardiovasculaire. Il permettrait de réduire les triglycérides, le cholestérol LDL et la pression artérielle.

Précautions et limites du jeûne intermittent

Est-ce adapté à tout le monde ?

Le jeûne intermittent ne convient pas à tous. Il est recommandé de consulter un professionnel de santé avant de l’appliquer, en particulier pour :

  • Celles souffrant de troubles alimentaires.
  • Les femmes enceintes ou allaitantes ;
  • Les personnes sous traitement médical pour le diabète ;

Un suivi médical est essentiel pour éviter les carences ou d’autres effets indésirables, comme :

  • Les hypoglycémies ;
  • Fatigue, irritabilité ou difficulté de concentration, surtout en début de pratique ;
  • Impact sur la masse musculaire, si l’apport protéique est insuffisant.

Des limites à ne pas ignorer

Les études montrent que les effets du jeûne intermittent varient d’une personne à l’autre. De plus, les bénéfices observés sur le poids et le métabolisme sont souvent liés à une restriction calorique globale. Sans cela, les résultats pourraient être moins significatifs.

Comment intégrer le jeûne intermittent dans son quotidien ?

Pour maximiser les bénéfices et réduire les risques :

  • Choisir un modèle adapté à son rythme de vie (16/8, 5:2…).
  • Privilégier une alimentation équilibrée, riche en fibres et micronutriments.
  • Consulter un professionnel de santé pour adapter le régime à ses besoins et pathologies.

Le jeûne intermittent offre des bénéfices potentiels intéressants pour les personnes atteintes de maladies métaboliques, notamment pour la gestion du poids, l’amélioration de la glycémie et la réduction de l’inflammation. Cependant, ce régime n’est pas adapté à tout le monde et doit être mis en place avec prudence, dans le cadre d’un suivi médical. Pour savoir si cette méthode vous convient, n’hésitez pas à consulter un professionnel de santé.

Sources
– Jeûne intermittent : quels bénéfices dans les maladies métaboliques ?. www.lequotidiendumedecin.fr. Consulté le 02 décembre 2024.
– Time-Restricted Eating and Its Metabolic Benefits. www.mdpi.com. Consulté le 02 décembre 2024.
– INTERmittent FASTing in people with insulin-treated type 2 diabetes mellitus – the INTERFAST-2 study protocol. onlinelibrary.wiley.com. Consulté le 02 décembre 2024.

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Julie Rogier