Psoriasis, zoom sur les traitements pharmaceutiques

Par |Publié le : 29 octobre 2024|Dernière mise à jour : 28 octobre 2024|5 min de lecture|

Le psoriasis, maladie inflammatoire chronique (dermatose) touchant la peau et se manifestant par des plaques rouges recouvertes de squames, bénéficie d’un large choix thérapeutique pour soulager les patients. Le choix du traitement dépendra du type de psoriasis, de la sévérité des symptômes et de la réponse de chaque patient. Santé sur le Net fait le point sur l’arsenal thérapeutique en pleine expansion.

traitement psoriasis

Le psoriasis et ses traitements

Le traitement du psoriasis est symptomatique, autrement dit il ne permet pas une guérison définitive de la pathologie, mais un soulagement transitoire et plus ou moins important des symptômes. Il est causé par un dérèglement immunitaire qui provoque une inflammation chronique et excessive de la peau et une surproduction de kératinocytes, les cellules productrices de kératine. On distingue le psoriasis en plaques, le psoriasis en goutte et le psoriasis pustuleux.

Les traitements locaux

Des traitements locaux sous forme de pommades, crèmes ou lotions à appliquer sur la peau sont utilisés pour les formes légères de la maladie. Voici les différentes molécules actives présentes dans ces traitements locaux :

  • Crème émolliente et hydratante : réduction de la sécheresse cutanée et de l’irritation liées aux plaques.
  • Dermocorticoïdes (corticoïdes locaux) : Ce sont les traitements les plus couramment prescrits pour les plaques de psoriasis. Ils réduisent l’inflammation.
  • Dérivés de la vitamine D3 : réduisent la prolifération des cellules de la peau et aident à atténuer les plaques.
  • Rétinoïdes : ce sont dérivés de la vitamine A qui équilibrent le renouvellement des cellules de la peau.
  • Kératolytiques (par exemple, l’acide salicylique) : molécules stimulant l’élimination des squames associées aux plaques.

A Savoir ! : La galénique (mise en forme des produits pharmaceutiques) du produit doit être adaptée à la localisation et à l’aspect des lésions. On appliquera des lotions, gels ou shampooings sur le cuir chevelu, des pommades en cas de lésions sèches et kératosiques, et des crèmes sur les lésions peu squameuses ou les plis.

Les traitements généraux

Dans les formes modérées à sévères (20% des cas), le traitement est systémique (action sur tout le corps) et relève d’une prescription spécialisée. On distingue la photothérapie et les traitements immunosuppresseurs associés ou non :

  • La photothérapie, qui repose sur l’exposition du corps entier aux UV en cabine ou seulement d’une partie du corps lorsque le psoriasis est peu étendu. La PUVA thérapie, basée sur les UVA et de plus en plus remplacée par la photothérapie à UVB.
  • Les rétinoïdes sont des dérivés en vitamine A qui réduisent l’inflammation et la formation de plaques. Ils sont administrés par voie orale et nécessitent chez les femmes en âge de procréer une contraception efficace pendant la durée du traitement en raison du risque tératogène (susceptible de provoquer des malformations fœtales) .
  • Le méthotrexate (médicament immunosuppresseur), qui bloque la multiplication cellulaire (le psoriasis est dû à un renouvellement trop rapide des cellules de la peau), est administré par voie orale, intramusculaire ou sous-cutanée une fois par semaine. Il nécessite une surveillance régulière de la fonction hépatique et des globules blancs. Chez les femmes en âge de procréer, une contraception efficace est essentielle pendant la durée du traitement et durant 3 mois après l’arrêt, en raison du risque tératogène ;
  • La ciclosporine (immunosuppresseur), diminue les défenses immunitaires (certaines anomalies immunitaires favorisent le psoriasis). Elle est administrée par voie orale et nécessite un suivi régulier de la fonction rénale ainsi que de la tension artérielle.

Grâce à l’évolution des connaissances sur la pathogenèse (ensemble des mécanismes responsables du développement de la maladie) du psoriasis, de nouvelles stratégies thérapeutiques ont pu être envisagées. Ainsi, en cas d’échec, de contre-indications ou d’intolérance à l’ensemble des traitements de première ligne, les biothérapies prennent le relai. Ils offrent des résultats très positifs sur les psoriasis résistants et les rhumatismes psoriasiques

Le recours aux biothérapies

La compréhension des mécanismes immunologiques et inflammatoires dans le développement du psoriasis a permis d’ajouter à l’arsenal thérapeutique de la maladie une nouvelle classe médicamenteuse : les biothérapies. Ces nouvelles molécules obtenues par diverses techniques de biologie moléculaire ciblent le processus immuno-inflammatoire impliqué dans le développement des lésions du psoriasis.

Ainsi, on distingue :

  • Des anticorps anti-TNF (adalimumab, certolizumab, étanercept, infliximab) qui réduisent l’inflammation ;
  • Des inhibiteurs des interleukines (brodalumab, guselkumab, ixékizumab, sécukinumab, tildrakizumab, ustékinumab, spesolimab etc.), des protéines du système immunitaire qui jouent un rôle dans l’inflammation ;
  • Des inhibiteurs de la phosphodiestérase 4 (aprémilast) qui réduit la sévérité des plaques de psoriasis ;
  • Les inhibiteurs de JAK qui sont des traitements de dernière ligne.
À savoir ! Un anticorps est une protéine produite par le système immunitaire de l’organisme en réponse à la présence d’une substance étrangère (antigène). Les anticorps monoclonaux, produits en laboratoire, sont utilisés à des fins thérapeutiques. Ainsi, ils ciblent les molécules de l’organisme impliquées dans la genèse du psoriasis afin de les éliminer.

Le recours aux biothérapies est indiqué après échec (efficacité insuffisante) ou contre-indication ou intolérance d’au moins 2 traitements systémiques tels que le méthotrexate, la ciclosporine, la photothérapie et les rétinoïdes.

Bien que leur efficacité ait été démontrée dans plusieurs études, ces biothérapies restent également associées à beaucoup d’effets indésirables (augmentation de la sensibilité aux infections) nécessitants une surveillance régulière. Ainsi, la prescription de ces thérapies et de celles à venir doit prendre en compte un certain nombre de paramètres dont le coût, la tolérance, l’efficacité, mais aussi la présence de pathologies associées.

La Recherche continue autant pour mieux comprendre les mécanismes pathologiques impliqués dans la genèse du psoriasis que pour identifier les facteurs génétiques qui y sont associés. De nouvelles cibles thérapeutiques ont récemment été découvertes comme le canal calcique Cav1.4 des lymphocytes (globules blancs) Th17 ou l’hepcidine, une hormone qui régule le fer dans l’organisme.

Sources
– Psoriasis en plaques de l'adulte. demo.sante-sur-le-net.com. Consulté le 07 octobre 2024..
– Psoriasis- Des traitements le plus souvent efficaces. www.inserm.fr. Consulté le 07 octobre 2024..

Rédigé par Julie P.

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Julie P.
Journaliste scientifique
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