Le risque de suicide chez l’adolescent peut être prévenu dès l’enfance !
Le risque suicidaire, après une période de baisse dans les années 2010 est reparti à la hausse depuis la crise sanitaire. Les jeunes de 15 à 29 ans sont les Français parmi les plus touchés par cette tendance. Des situations difficiles et des perturbations dans l’enfance peuvent contribuer à l’augmentation du risque de suicide chez l’adolescent. Les identifier en amont, permettrait de limiter les passages à l’acte …
Des facteurs de l’enfance bien connus impliqués dans le risque suicidaire
Des études précédentes ont pu mettre en avant le lien de cause à effet, entre certains facteurs de l’enfance et le risque accru de suicide à l’adolescence. Parmi ces indicateurs, ont été recensées les expériences négatives de l’enfance (abus sexuels, négligences parentales, violences soumises à l’enfant, etc.), la situation familiale et sa catégorie sociodémographique, ou encore la présence de pathologies psychiatriques de l’enfance.
De plus, troubles du comportement chez l’enfant, difficultés d’apprentissage, émotions controversées, etc. sont autant de signes précoces, chez l’enfant, qui peuvent éventuellement être associés à un risque accru de suicide à l’adolescence.
Une combinaison de ces facteurs entraînerait davantage de risque …
Des chercheurs suédois ont souhaité aller plus loin en s’intéressant aux effets de la combinaison de plusieurs de ces facteurs sur le risque suicidaire de l’adolescent.
Au travers un suivi de près de 548 000 enfants, 4 sur 10 étaient exposés à l’un de ces facteurs dans le cadre de son enfance. L’indicateur le plus largement représenté était la séparation des parents à hauteur de 29 %. S’en suit le bénéfice d’aides publiques, directement lié à la catégorie socioprofessionnelle de ces enfants.
Sur l’ensemble des participants, 431 sont décédés par suicide. Les résultats ont alors montré que le risque de suicide était presque doublé, dans le cadre d’une exposition à l’un des facteurs de risque (à l’exception du facteur « séparation parentale »), par rapport à une non-exposition. Les indicateurs les plus significatifs, en termes de risque suicidaire accru, sont la présence de pathologie psychiatrique ou encore de criminalité au sein de la famille.
De plus, le risque suicidaire augmente de façon significative avec la coexistence de plusieurs de ces facteurs. Il passe du simple au double si l’enfant est exposé à deux facteurs perturbant son enfance.
Les scientifiques soulignent notamment qu’au-delà du risque suicidaire, l’exposition à ce genre de facteurs durant l’enfance, entraîne directement des perturbations dans l’apprentissage, dans la gestion des émotions ainsi que dans son comportement.
L’identification précoce de ces facteurs de risque chez l’enfant permettrait alors d’agir bien en amont pour limiter le risque de suicide à l’adolescence.
Delphine W., Ergonome Spécialisée en Santé au Travail.
– Childhood adversity and risk of suicide: cohort study of 548 721 adolescents and young adults in Sweden. Björkenstam C. and al.. doi: 10.1136/bmj.j1334. NCBI.
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