Tout savoir sur le dépistage du cancer colorectal

En France, trois cancers font actuellement l’objet d’un dépistage organisé, le cancer du sein, le cancer du col de l’utérus et le cancer colorectal – un 4^ème dépistage organisé devrait faire son apparition en 2025, le dépistage du cancer du poumon. Pour le dépistage du cancer colorectal, c’est à la personne elle-même de réaliser le prélèvement et d’envoyer le test pour analyse. Un acte de prévention déterminant pour la lutte contre ce cancer, qui est respectivement le second et le troisième cancer le plus fréquent chez les femmes et les hommes.

A qui s’adresse le dépistage du cancer colorectal ?

Le cancer colorectal est un cancer relativement fréquent, avec 47 582 nouveaux cas recensés en 2023. Le dépistage organisé du cancer colorectal s’adresse à toutes les personnes, quel que soit leur état de santé, hommes et femmes, âgées de 50 à 74 ans. Les personnes présentant des facteurs de risque de cancer colorectal (antécédents familiaux, maladies inflammatoires digestives, …) bénéficient d’un suivi gastro-entérologique spécifique avant l’âge de 50 ans.

A savoir ! Chaque année, le mois de mars est consacré à la sensibilisation et à l’information sur le dépistage du cancer colorectal, dans le cadre de l’opération Mars Bleu. Mais le dépistage s’effectue toute l’année, dès que les personnes éligibles reçoivent leur courrier d’invitation.

Ce dépistage s’adresse aux personnes âgées de plus de 50 ans, car l’âge est un facteur de risque identifié du cancer colorectal. L’âge médian au diagnostic est de 71 ans chez les hommes et 72 ans chez les femmes. D’autres facteurs de risque sont connus, notamment des facteurs liés au mode de vie : consommation d’alcool, tabagisme, surpoids et obésité, manque d’activité physique et sédentarité.

Comment se faire dépister ?

Les personnes éligibles au dépistage du cancer colorectal reçoivent tous les deux directement à leur domicile un courrier leur expliquant les modalités du dépistage. Le dépistage repose sur un prélèvement de selles, puis sur une analyse immunologique des selles qui détecte la présence de sang dans les selles. Inutile de se rendre dans un laboratoire d’analyses. Pour effectuer le dépistage, il faut se procurer un kit, disponible de plusieurs manières, après avoir rempli un auto-questionnaire :

• Dans une pharmacie ;
• Auprès du médecin traitant, d’un gastro-entérologue ou d’un gynécologue ;
• Directement à domicile en le commandant en ligne sur le site dédié (https://monkit.depistage-colorectal.fr/#/accueil).

Ce kit, totalement gratuit, comprend une notice qui explique comment prélever les selles, comment effectuer le test et comment le renvoyer pour analyse. Quelques jours plus tard, la personne reçoit les résultats du test. Dans 96 % des cas, le test est négatif et la personne est rassurée sur l’absence de lésions précancéreuses ou cancéreuses. Dans 4 % des cas, le test est positif, du sang a été détecté dans les selles. Le médecin prescrit alors une coloscopie pour rechercher l’origine du saignement.

Pourquoi se faire dépister ?

Se faire dépister, même quand on est en bonne santé, même en l’absence de signes digestifs, est essentiel. Quand le cancer colorectal est détecté à un stade précoce, il guérit dans 90 % des cas. Le test est totalement gratuit, indolore, sans aucun risque, et s’effectue à domicile. Il est déterminant pour s’assurer que tout va bien. Pourtant, même si chaque année, plus de 2,5 millions de personnes se font dépister, seulement 34,2 % des personnes éligibles effectuent le test de dépistage. Un chiffre très inférieur aux objectifs de santé publique.

Grâce aux progrès thérapeutiques, le pronostic du cancer colorectal s’est amélioré au cours des dernières années, avec une progression importante de la survie nette. Mais le dépistage précoce joue un rôle déterminant dans le pronostic des patients. Se faire dépister, même en l’absence de signes évocateurs, est un acte de prévention individuelle qui contribue à la lutte collective contre le cancer colorectal, responsable en 2021 de 17 000 décès en France.