Sclérose en plaques : un nouveau traitement aux USA

Par |Publié le : 26 mai 2017|Dernière mise à jour : 14 août 2024|3 min de lecture|

La sclérose en plaques (SEP) est une maladie auto-immune inflammatoire qui affecte le système nerveux central. Elle perturbe la communication entre le cerveau et le reste du corps. Elle touche environ 2.5 millions de personnes dans le monde, essentiellement des jeunes adultes. Aux Etats-Unis, un nouveau traitement vient de voir le jour…

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La sclérose en plaques : une maladie protéiforme

La sclérose en plaques ou SEP se caractérise par une démyélinisation des neurones. La myéline, nécessaire à la conduction électrique de l’influx nerveux, est détruite par des cellules de l’immunité : les propres lymphocytes T et B du malade. Il en résulte une variété de symptômes allant de la fatigue à la paralysie en passant par des troubles digestifs ou de la vue.

On distingue généralement deux grandes formes de SEP :

  1. La sclérose en plaques primaire progressive (SEP-PP) : la maladie évolue régulièrement sans à-coup. Cela concerne environ 15 % des malades;
  2. La sclérose en plaques récurrente-rémittente (SEP-RR) : la pathologie évolue par poussées, avec des phases de rémission, voire de récupération.

À savoir ! Le mercredi 31 mai 2017 a lieu la journée mondiale de la sclérose en plaques. Le thème de cette édition est « La vie avec la sclérose en plaques ».

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Des anticorps monoclonaux contre la sclérose en plaques

Le traitement de fond de la sclérose en plaques va chercher à contenir les lymphocytes destructeurs de myéline. Il fait appel à des médicaments immunosuppresseurs ; c’est-à-dire qui vont contrecarrer la « mauvaise » réaction du système immunitaire du malade contre lui-même.

Depuis quelques années, les anticorps monoclonaux ont fait leur apparition dans l’arsenal thérapeutique de lutte contre la sclérose en plaques. En réduisant le nombre de lymphocytes B, ces molécules diminuent la fréquence des poussées, et donc la progression vers l’invalidité du malade.

À savoir ! Un anticorps monoclonal est un anticorps produit en laboratoire à partir d’une souche unique de globule blanc. Il reconnaît un seul et même antigène (pour la sclérose en plaques, une molécule située à la surface des lymphocytes B que l’anticorps va ensuite détruire).

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Un nouvel anticorps monoclonal autorisé aux USA

En mars 2017, la FDA (Food and Drug Administration), l’équivalent américain de notre agence du médicament, a approuvé un nouvel anticorps monoclonal : l’ocrelizumab (OCREVUS®).

La particularité de l’ocrelizumab est qu’il est actif sur les 2 formes de scléroses en plaques. C’est le premier médicament autorisé dans la SEP primaire progressive aux USA. On l’utilise en perfusion.

L’ocrelizumab avait déjà montré son efficacité lors de deux études sur plus de 1500 malades portant sur la SEP récurrente-rémittente. Il y avait été comparé à l’interféron beta-1a, un autre traitement de la sclérose en plaques. Les participants recevant ocrelizumab avaient eu une fréquence des rechutes diminuée et une évolution plus lente vers le handicap par rapport à ceux traités par l’interféron.

Dans une autre étude, concernant cette fois, la SEP primaire progressive, 732 malades ont été recrutés et traités soit avec ocrelizumab, soit avec un placebo (médicament inactif), pendant 30 mois. Le premier groupe a montré un temps d’évolution vers l’invalidité plus important que celui recevant le placebo.

Les effets secondaires les plus fréquents de l’ocrelizumab étaient des infections respiratoires ou cutanées, ce qui est fréquent pour les médicaments immunosuppresseurs.

La FDA a non seulement autorisé ce nouvel anticorps monoclonal, mais a aussi salué l’avancée thérapeutique que constitue l’ocrelizumab dans le traitement de la sclérose en plaques.

Dernière minute : OCREVUS® arrive en France !

Isabelle V., Journaliste scientifique

– FDA approves new drug to treat multiple sclerosis. First drug approved for Primary Progressive MS – FDA. Le 29 mars 2017.

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Isabelle V.
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