Sclérose en plaques, la myéline clé de la guérison

Par |Publié le : 6 juin 2017|Dernière mise à jour : 14 août 2024|3 min de lecture|

La sclérose en plaques touche environ 100 000 personnes chaque année en France. Ses victimes sont principalement des jeunes adultes âgés de 30 ans en moyenne. Bien que les traitements actuels permettent de réduire les poussées et améliorer la qualité de vie, l’issue de la maladie reste inévitable. La récente découverte d’une molécule redonne espoir dans l’avenir. Santé sur le Net vous explique.

Transmissions synaptiques

Qu’est-ce que la myéline ?

A savoir ! Un axone est le prolongement de la cellule nerveuse (ou neurone) lui permettant de communiquer avec sa cible.

La myéline est une membrane qui recouvre les axones en formant une gaine, d’où son appellation « gaine de myéline ». Elle est fabriquée dans le système nerveux central par des cellules appelées oligodendrocytes et dans le système nerveux périphérique par les cellules de Schwann.

A savoir ! Les neurones sont entourés de cellules appelées « cellules gliales » ayant divers rôles : isolement du tissu nerveux (production de myéline), soutien squelettique, protection face aux lésions, aide à la transmission nerveuse.

La gaine de myéline permet d’une part d’isoler et protéger les fibres nerveuses (de la façon qu’un plastique autour de fils électriques) et d’autre part d’augmenter la vitesse de conduction de l’influx nerveux.

La sclérose en plaques via des mécanismes auto-immuns complexes cible les cellules en charge de la production de myéline engendrant des pertes à certains endroits (plaques). Ces lésions sont à l’origine de la démyélinisation puis de la dégénérescence axonale.

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Une molécule à l’étude

Des chercheurs de l’Institut du Cerveau et de la Moelle Epinière (ICM) ont exposé à l’occasion de la journée mondiale de la SEP le 31 mai dernier leur découverte : une molécule présente chez les patients avec une faible capacité de réparation de la myéline.

En effet, divers travaux ont déjà démontré l’importance de la remyélinisation sur les symptômes de la sclérose en plaques. Par ailleurs, de nouvelles techniques d’imagerie de l’Institut ont pu démontrer que la capacité de réparation est très différente d’un sujet à un autre. Les patients ayant une meilleure capacité de régénération vont mieux et ont moins de handicaps.

La molécule baptisée CCL19 a été identifiée comme étant produite de façon plus importante chez les patients à faible capacité de remyélinisation. Elle constitue donc une cible thérapeutique intéressante pour les scientifiques qui espèrent pouvoir bloquer son action afin d’augmenter les capacités de réparation de la gaine de myéline.

Pour l’équipe de l’ICM l’heure est donc à la recherche d’anticorps (substance produite par les cellules immunitaires capable de détecter et neutraliser un agent étranger spécifique) capable de bloquer l’action de la molécule CCL9, tout en évitant les effets secondaires majeurs. Une découverte qui laisse donc entrevoir de belles perspectives thérapeutiques pour la sclérose en plaques.

Lire aussi – Sclérose en plaques : l’espoir de la thérapie immunosuppressive

Charline D., Pharmacien

– SEP : vers un traitement réparateur de la myéline. Egora. Marielle Ammouche. Le 31 mai 2017.
– La sclérose en plaques (SEP). Inserm. Octobre 2014.

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Charline D.
Pharmacienne. Spécialiste dans le domaine des essais cliniques et passionnée de neurologie. Aime le sport et la mode. Rédige un contenu scientifique fiable avec des sources vérifiées en respect de notre charte HIC.