Sclérose en plaques : vers un nouveau traitement pour régénérer les nerfs ?
Une gaine, constituée de myéline, entoure nos nerfs et est indispensable à la bonne conduction de l’influx nerveux. Lors de sclérose en plaques (SEP), c’est cette enveloppe qui est attaquée par le système immunitaire. Des chercheurs ont identifié des petites molécules empêchant la réparation de la gaine de myéline lorsque celle-ci est lésée… et d’autres molécules capables d’inhiber ces molécules anti-réparation… Explication.
SEP : un problème de myéline
La gaine qui entoure nos nerfs est constituée de myéline, une substance lipidique. Elle protège et isole nos nerfs, permettant à l’influx nerveux de se propager sous forme d’une onde électrique d’un neurone à l’autre, ou d’un neurone aux différentes parties de notre corps. Ce véritable « réseau électrique », ayant pour « tour de contrôle » le cerveau, nous permet de réfléchir, marcher, parler…
Lorsque cette gaine est abîmée, comme c’est le cas lors de la sclérose en plaques (SEP), des déficiences apparaissent. Elles sont variables en fonction de l’endroit touché, pouvant aller de problèmes de motricité à la diminution des facultés intellectuelles.
Mais notre corps est plein de ressources et a la capacité de régénérer la myéline, sauf que…
Une équipe de chercheurs américains a identifié une molécule empêchant cette remyélinisation : l’histone désacétylase 3 (HDAC3). Cette substance est une enzyme qui altère les histones.
À savoir ! Les histones sont des protéines liées à l’ADN de nos cellules.
Lire aussi – Sclérose en plaques, la myéline clé de la guérison
SEP et nouveau traitement : Des études encourageantes
Cependant les scientifiques ne se sont pas arrêtés là ! Ils ont également trouvé une molécule capable d’inhiber HDAC3, et ainsi de permettre la réparation de la myéline des nerfs abîmés.
Cet inhibiteur d’HDAC3 a été administré à des souris victimes de lésions des nerfs périphériques. Les chercheurs ont alors pu constater une régénération de la myéline et une amélioration des symptômes des animaux.
L’expérience a également été menée sur des cellules humaines produisant la myéline. Là aussi, les résultats se sont révélés très encourageants.
Les inhibiteurs des histones désacétylases ne sont pas des molécules inconnues ; elles sont déjà utilisées pour soigner certains cancers chez l’homme. C’est donc un grand espoir de traitement pour tous les malades souffrant de pathologie démyélinisante comme la SEP.
Les chercheurs américains envisagent maintenant de tester l’inhibiteur d’HDAC3 sur des primates, avant les essais sur l’homme.
Lire aussi – Sclérose en plaques : OCREVUS® arrive en France !
Isabelle V., journaliste scientifque
– Des chercheurs ont identifié une enzyme capable de restaurer la myéline des nerfs. lequotidiendumedecin.fr.
Cet article vous a-t-il été utile ?