Santé mentale des hommes : un nouveau sondage confirme les enjeux

Malgré les clichés et les idées reçues encore tenaces, la santé mentale des hommes constitue un enjeu majeur de santé publique. Un homme sur dix serait atteint d’un trouble dépressif, trois quarts des suicides en France concernent des hommes, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Pourtant, les hommes en parlent peu et consultent rarement. Récemment, la première plateforme de psychologues pour hommes, Let’s Tolk, et l’institut de sondage IFOP ont dressé un état des lieux de la santé mentale des hommes en France.

La santé mentale est aussi une question masculine

Le sondage IFOP, commandé par la plateforme de consultation en ligne de psychologues spécialisés dans la prise en charge des hommes, Let’s Tolk, a été mené en novembre 2024 sur un échantillon de 1 000 hommes adultes, représentatifs de la population masculine française. Les hommes ont été invités à répondre en ligne à un questionnaire sur leur santé mentale.

Premier constat, les hommes restent marqués par les clichés et les idées reçues sur la virilité. Ils comprennent les enjeux liés à la santé mentale, mais il leur reste difficile d’en parler. Plus de la moitié d’entre eux (56 %) déclarent que la santé mentale des hommes reste un sujet tabou en France. Pourtant, 73 % considèrent que la santé mentale est un enjeu à la fois pour les hommes et pour les femmes. Et 64 % des hommes interrogés rejettent l’idée que parler de sa santé mentale est un signe de faiblesse. Preuve d’une évolution favorable des mentalités masculines, même si du chemin reste encore à parcourir, puisque 67 % des hommes disent pleurer à l’abri du regard des autres. S’ils se sentent plus à même de parler de leur santé mentale, quels sont les troubles qui les affectent ?

Trop d’hommes hésitent encore à consulter…

Si les chiffres des autorités de santé publique témoignent des enjeux importants de la santé mentale des hommes, de quels troubles se plaignent les hommes ? Dans le sondage IFOP mené en novembre 2024, 57 % des hommes interrogés déclarent avoir vécu un trouble psychique au cours de leur vie, en particulier :

• Les hommes âgés de 25 à 49 ans ;
• Les catégories socio-professionnelles intermédiaires et élevées ;
• Les hommes vivant dans une famille avec au moins un enfant ;
• Les hommes qui pensent que parler de sa santé mentale constitue un signe de faiblesse.

Mais tous les hommes affectés par un problème psychique ne consultent pas. Ils sont seulement 62 % à consulter un professionnel, en premier lieu leur médecin traitant. Seulement 31 % consultent un psychologue et 20 % un psychiatre. Pour les 37 % d’hommes en souffrance mentale qui ne consultent pas, plusieurs critères sont fréquemment retrouvés :

• Des hommes vivant avec au moins un enfant de moins de 15 ans.

• Un âge de 35 ans et plus ;

• Des hommes vivant dans des foyers composés d’au moins 3 personnes ;

Améliorer l’accès des hommes à l’offre de soins en santé mentale

Pour améliorer la santé mentale des hommes, il faut à la fois que les hommes prennent conscience des enjeux liés à la santé mentale masculine et qu’ils consultent des professionnels spécialisés. Plusieurs freins à la consultation ont été mis en évidence par le sondage commandé par Let’s Tolk :

• Le coût des consultations de psychologie (38 %) ;
• La gêne de parler de ses problèmes avec une personne inconnue (37 %) ;
• La complexité pour trouver le professionnel parmi l’offre de soins (33 %) ;
• Et dans une moindre mesure, la crainte d’un jugement de l’entourage ou d’une stigmatisation (16 %).

Il apparait donc déterminant de faciliter l’accès des hommes aux professionnels de la santé mentale, notamment les psychologues. Les hommes peuvent notamment bénéficier du dispositif Mon Psy, qui permet à toute personne de consulter directement un psychologue et d’avoir jusqu’à 11 séances remboursées (à hauteur de 50 €).