La thermographie pour dépister le cancer du sein ?

Par |Publié le : 6 avril 2017|Dernière mise à jour : 14 août 2024|3 min de lecture|

En France, le dépistage systématique du cancer du sein passe par la mammographie. Or cette technique n’est pas dénuée d’inconvénients pour la patiente. La thermographie infrarouge détecte des différences de température à la surface du corps. Cette propriété pourrait être utilisée pour détecter un cancer du sein.

thermographie cancer sein

La thermographie : qu’est-ce que c’est ?

La thermographie infrarouge est une technique qui détecte les différences de température à la surface d’un objet. Elle permet d’obtenir, grâce à une caméra spéciale, l’image thermique, ou thermogramme de cet objet.

Ces utilisations sont variées :

  • Bâtiment  (détection de fuites thermiques) ;
  • Surveillance de composant électronique ou de site industriel  (pour repérer par exemple, une panne par court-circuit qui provoque un début d’échauffement) ;
  • Expertise d’œuvre d’art ;
  • Assistance aux pompiers ;
  • Domaine médical.

Dans le cadre du dépistage du cancer du sein, on utilise une thermographie spéciale, la DITI (Digital Infrared Thermal Imaging). Une caméra thermique prend une photo de la poitrine. Ce cliché est traité par un ordinateur : les différentes zones de température apparaissent de couleurs variées. Du plus froid (bleu) au plus chaud (rouge). En général, le médecin commence par comparer les images obtenues entre les deux seins. Pour le cancer du sein, ce sont les vaisseaux sanguins et l’inflammation autour de la tumeur qui sortent en rouge. Mais toute différence de couleur n’est pas forcément un cancer.

Cette technique est peu invasive et non douloureuse pour la patiente (c’est une simple « photo »). De plus, elle permet d’éviter l’exposition aux rayons X, contrairement à la mammographie.

A savoir ! La mammographie est une technique d’imagerie médicale radiologique. Elle utilise donc les rayons X. Or, ceux-ci ne sont pas dénués d’effet cancérogène. Chez les femmes de plus de 50 ans, les cancers induits par la mammographie seraient responsables de 1 à 5 décès pour 100 000 patientes ayant subi l’examen. Le risque est plus élevé avant cet âge, les seins étant plus denses et l’examen nécessitant alors des doses plus fortes de rayons X.

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La thermographie, fiable pour dépister le cancer du sein ?

Les résultats de la thermographie seraient plutôt meilleurs que ceux de la mammographie. Elle détecterait :

  • 90 % des cancers (80 % pour la mammographie) ;
  • 10 % de faux positifs (c’est-à-dire des lésions qui ne sont finalement pas cancéreuses), contre 25 % avec les rayons X.

Il est à noter que, quelle que soit la technique d’imagerie médicale utilisée pour le dépistage, seule une biopsie peut confirmer un cancer du sein.

Cependant, pour ne pas interférer, certaines précautions sont à prendre avant de passer l’examen. Pas de douche chaude avant, pas de rasage ni déodorant, pas de café ou d’alcool. La température de la pièce doit être régulée (19 à 23 °C).

Malgré ces avantages, la thermographie médicale est peu développée en France. Outre atlantique, la méfiance reste de mise puisque l’agence américaine de santé (FDA) ne recommande pas cette technique comme alternative à la mammographie dans le dépistage systématisé du cancer du sein. Les dangers avérés de cette dernière devraient pourtant amener les autorités de santé à chercher une alternative…

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Isabelle V., journaliste scientifique

Mammography vs. thermography: Comparing the benefits. MedicalNewsToday. Goretti Cowley. Le 29 mars 2017.
Thermographie et imagerie médicale. Thethermograpiclibrary. Consulté le 04 avril 2017.

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Isabelle V.
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