Une campagne pour sensibiliser au risque d’arrêt cardiaque chez les femmes

Par |Publié le : 18 octobre 2024|Dernière mise à jour : 17 octobre 2024|5 min de lecture|

En France, 200 femmes décèdent chaque jour d’une maladie cardiovasculaire, la première cause de mortalité féminine. Partant de ce constat, la fondation Agir pour le cœur des femmes œuvre au quotidien sur le terrain pour que la gent féminine améliore la santé de son système cardiovasculaire. Le 29 septembre, à l’occasion de la journée mondiale du cœur, la fondation a mené une nouvelle campagne de sensibilisation à l’arrêt cardiaque. Revenons sur les informations partagées pendant cette journée.

Maladies cardiaque femme

La campagne lancée par fondation Agir pour le cœur des femmes

Un constat alerte les instances sanitaires et l’ensemble des professionnels de santé : dans les lieux publics, les femmes ont moins de chances, comparativement aux hommes, de bénéficier d’un massage cardiaque. Ainsi, quand l’arrêt cardiaque survient en dehors de l’hôpital, les femmes ont un risque de décès 2 fois plus élevé par rapport aux hommes.

À savoir ! Chaque année, 80 000 personnes en France sont victimes d’un infarctus du myocarde et 10% des victimes décèdent dans l’heure qui suit ce malaise. Sept fois sur dix, ces accidents surviennent devant témoin.

Avec son « Bus du cœur des femmes », la Fondation Agir pour le cœur des femmes a réalisé, en l’espace de trois ans, des bilans cardiovasculaires auprès de plus de 12 000 femmes en situation de vulnérabilité. Pour connaitre l’itinéraire du bus et vérifier s’il passe près de chez vous, rendez-vous sur cette page.

En ce 29 septembre, la Fondation a lancé une campagne médiatique nationale avec des visuels- chocs pour éveiller les consciences sur l’arrêt cardiaque féminin. Pour Thierry Drilhon, cofondateur de la Fondation qui s’est exprimé dans un communiqué de presse « L’arrêt cardiaque n’est que la conséquence d’une maladie sous-jacente qui peut être dépistée et être soignée ».

Les symptômes de l’infarctus chez la femme

Avant la ménopause, les femmes ont quatre fois moins de risque de faire un infarctus du myocarde que les hommes. Cependant, compte tenu de la hausse du tabagisme et de l’obésité chez les femmes, cet écart tend depuis plusieurs années à devenir moins important. Après la ménopause, le risque est équivalent chez les deux populations.

Pour faire reculer l’arrêt cardiaque, une urgence vitale absolue, il est essentiel d’agir au plus tôt et de reconnaitre les signes avant-coureurs qui sont assez atypiques chez la femme.

Comme le souligne la Fondation Agir pour le cœur des femmes, les symptômes annonciateurs atypiques chez les femmes sont :

  • Grande fatigabilité à l’effort ;
  • Essoufflement ;
  • Angoisse ;
  • Signes digestifs (nausées et douleurs dans l’estomac, brûlures gastriques) qui surviennent avant une douleur thoracique.

Et les symptômes retrouvés autant chez la femme que chez l’homme sont :

  • Oppression ou écrasement dans la poitrine ;
  • Palpitations ;
  • Malaises, étourdissements et vertiges pouvant être suivis de perte de connaissance.

Comme le symptôme classique des hommes (douleur brutale en étau dans la poitrine irradiant le bras gauche et la mâchoire) ne survient pas systématiquement chez la femme lors d’un infarctus du myocarde, les témoins n’osent souvent pas réaliser les gestes pour sauver dont le massage cardiaque.

Arrêt cardiaque : pourquoi une différence de prise en charge entre les hommes et les femmes ?

Plusieurs préjugés et freins expliquent pourquoi les femmes sont moins bien prises en charge lors d’un arrêt cardiaque.

Tout d’abord, dans la population générale, l’infarctus est plutôt attribué aux hommes. Mais depuis plus d’une trentaine d’années, la majeure partie des femmes ont adopté une hygiène de vie similaire aux hommes et propice à la survenue de problèmes cardiovasculaires. Comme la consommation de tabac et d’alcool, l’adoption d’un mode de vie stressant sans activités physiques ou encore une alimentation déséquilibrée.

Sans oublier que les femmes sont impactées négativement par des facteurs de risque hormonaux incluant la contraception avec œstrogène de synthèse (surtout après 35 ans avec tabagisme actif), la grossesse compliquée et la ménopause.

Les différences de prise en charge de l’arrêt cardiaque féminin s’expliquent notamment par :

  • La méconnaissance de l’infarctus féminin et de ses différents symptômes ;
  • Un préjugé de genre pensant que si une femme s’effondre, c’est un malaise vagal et non pas un infarctus du myocarde ;
  • La crainte de masser la poitrine d’une femme ;
  • La peur que les seins gênent le massage cardiaque ;
  • La présence de plus en plus prépondérante de femmes âgées vivant seule avec le risque élevé de décès à domicile sans témoin.

La communication et la prévention seront la clef pour faire reculer l’infarctus du myocarde féminin. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, 80% des accidents cardiovasculaires sont évitables. En effet, l’information, l’éducation à la santé et un suivi médical régulier permettent significativement de faire reculer les risques.

Julie P., Journaliste scientifique

Sources
– L’arrêt cardiaque au féminin : et si c’était vous ? www.agirpourlecoeurdesfemmes.com. Consulté le 03 octobre 2024.
– Une progression alarmante de l’infarctus chez les femmes. www.agirpourlecoeurdesfemmes.com. Consulté le 03 octobre 2024.

 

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Julie P.
Journaliste scientifique
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