Vitiligo : L’intérêt de la photothérapie

Par |Publié le : 25 avril 2017|Dernière mise à jour : 14 août 2024|4 min de lecture|

Près d’une personne sur 100 souffre de vitiligo, affection cutanée encore mal connue. La photothérapie est l’un des traitements les plus utilisés contre cette maladie, mais son efficacité thérapeutique réelle restait à démontrer. Une lacune que vient de combler une récente étude coréenne.

vitiligo phototherapie

 

Qu’est-ce que le vitiligo ?

Le vitiligo est une maladie cutanée relativement fréquente, dont l’origine reste encore mal comprise. Une cause auto-immune et des troubles thyroïdiens sont souvent évoqués, ainsi qu’une prédisposition génétique dans un tiers des cas.

Le vitiligo se caractérise par une disparition progressive des mélanocytes, cellules cutanées qui sécrètent la mélanine, responsable de la pigmentation naturelle de la peau. Il se manifeste ainsi par des plages blanches localisées, pouvant aller jusqu’à une dépigmentation généralisée de la peau.

Les répercussions pour les patients ne sont pas uniquement une gêne esthétique, mais peuvent être importantes pour la vie personnelle et professionnelle. Le vitiligo doit donc être pris en charge par le médecin généraliste et un dermatologue. Différents traitements sont disponibles, avec une efficacité variable selon les patients :

  • Les corticoïdes locaux (appliqués directement sur la peau) (crèmes, pommades, gels) ;
  • La photothérapie, qui consiste à exposer de manière contrôlée les zones cutanées dépigmentées à des rayonnements UV-A et/ou UV-B ;
  • Les immunosuppresseurs en pommade (tacrolimus).

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Vitiligo et photothérapie

Parmi les traitements utilisés contre le vitiligo, la photothérapie occupe une place de choix, bien qu’aucune étude approfondie n’ait jusqu’à lors évalué son efficacité thérapeutique réelle. Des chercheurs coréens ont entrepris de répondre à cette question cruciale pour les professionnels de santé et les patients. Ils ont ainsi compilé l’ensemble des données bibliographiques disponibles sur le sujet, soit 572 études et 141 articles scientifiques.

Au niveau de l’efficacité des rayonnements UV-B, un minimum de 25 % de repigmentation cutanée a été observé pour 62,1 % des patients traités pendant 3 mois, pour 74,2 % des patients traités 6 mois et 75,0 % des patients traités 12 mois. Une repigmentation d’au moins 75 % a été notée chez 13 %, 19,2 % et 35,7 % des patients traités respectivement 3, 6 et 12 mois.

A savoir ! Le pourcentage de repigmentation de la peau est un critère subjectif utilisé pour évaluer l’efficacité d’un traitement contre le vitiligo. Plus le pourcentage est élevé, plus le traitement est efficace.

Sur l’efficacité des rayonnements UV-A, 51,4 % et 61,6 % des patients montraient une repigmentation d’au moins 25 % respectivement après 6 et 12 mois de traitement. Une repigmentation de 75 % ou plus a été obtenue pour 8,5 % des patients après 6 mois et pour 13,6 % des patients après 12 mois de traitement.

Les rayonnements UV-B, souvent recommandés en première intention dans la prise en charge du vitiligo, s’avèrent ainsi globalement plus efficaces et sont, de plus, mieux tolérés par les patients.

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Une efficacité variable selon les zones cutanées

Par ailleurs, après une durée minimale de traitement de 6 mois, l’efficacité de la photothérapie varie selon la zone corporelle traitée :

  • 44,2 % des patients traités au niveau de la face et du cou obtenaient au moins 75 % de repigmentation ;
  • 26,1 % obtenaient la même repigmentation après un traitement au niveau du tronc ;
  • Aucun patient traité au niveau des pieds et des mains n’avait atteint 75 % de repigmentation, mais 11 % au moins 25 % de repigmentation.

Ces résultats confirment à la fois l’intérêt de la photothérapie dans le traitement du vitiligo, mais aussi l’importance de la durée du traitement. Or en pratique, la prise en charge de la maladie est souvent limitée par l’adhésion du patient au traitement.

En effet, un grand nombre de séances est nécessaire et le traitement peut facilement s’étaler sur plusieurs mois, voire plusieurs années. Beaucoup de patients ont alors tendance à abandonner le traitement avant son terme. Cette étude met en avant qu’il faut au minimum une année de photothérapie pour obtenir les résultats optimaux de cette thérapeutique. Les malades doivent donc s’armer de patience …

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Estelle B. / Docteur en Pharmacie

– Vitiligo. Ortonne, J-P. Thérapeutique dermatologique. Le14 septembre 2005.
– Phototherapy for Vitiligo A systematic review and meta-analysis. Bae, Jung Min and al. 2017. JAMA Dermatol. doi:10.1001/jamadermatol.2017.0002.

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Estelle B.
Pharmacienne
Pharmacienne Spécialiste de l'information médicale et de l'éducation thérapeutique du patient. Passionnée par les domaines de la santé et de l'environnement marin. Rédige un contenu scientifique fiable avec des sources vérifiées en respect de notre charte HIC.