Vivre avec un pacemaker
En France, près de 75 000 patients souffrant de troubles cardiaques sont équipés de pacemaker chaque année. Le pacemaker transmet des impulsions électriques permettant d’éviter le ralentissement du cœur ou les pauses dans ses battements. Que devient le quotidien de ces patients après l’implantation ? Santé Sur le Net dévoile quelques aspects de la vie avec un implant cardiaque.
Pacemaker, définition et indications
Qu’est-ce qu’un pacemaker ?
Un pacemaker, encore appelé stimulateur cardiaque ou plus simplement pile, est un dispositif médical implanté chez les patients souffrant de certains troubles cardiaques afin de régulariser leur rythme cardiaque. L’appareil étant équipé d’une batterie, il a une durée de vie de plusieurs années. Il est composé d’un boîtier de 4 centimètres environ qui renferme la batterie et les sondes reliées aux cavités cardiaques.
L’implantation du pacemaker n’implique pas d’opération à cœur ouvert, elle est réalisée sous anesthésie locale. Le premier pacemaker a été implanté en 1958 et depuis cette intervention est devenue courante. Chaque appareil est adapté à chaque patient et programmé de façon personnalisée.
Avant l’intervention chirurgicale, le patient doit simplement veiller à être à jeun et à ne pas débuter de nouveaux traitements sans en informer l’équipe médicale au préalable. En cas d’anxiété, le médecin peut prescrire un anxiolytique à débuter quelques jours avant l’intervention.
Quelles indications pour un pacemaker ?
Le rôle d’un pacemaker implanté au niveau de la clavicule est de permettre au cœur de normaliser et de régulariser la fréquence cardiaque en stimulant les contractions musculaires du cœur via des impulsions électriques.
L’implantation d’un pacemaker est recommandée par le cardiologue en cas de troubles du rythme cardiaque ou d’insuffisance cardiaque comme une bradycardie, c’est-à-dire un rythme cardiaque anormalement lent (inférieur à 50 battements cardiaques par minute au repos).
Les avantages et inconvénients d’un pacemaker
Les avantages d’un pacemaker sont évidents. Cet appareil permet d’obtenir la disparition complète des symptômes et de permettre au patient d’avoir une vie normale.
Cependant, la pose d’un pacemaker, comme toute intervention chirurgicale, comporte des risques notamment anesthésiques ou infectieux. Les efforts de trop forte intensité et certains examens médicaux (IRM par exemple) sont également à éviter après la pose.
Avant chaque procédure d’implantation, le cardiologue évalue le rapport bénéfice/risque du traitement sur le patient. Ce dernier ne bénéficiera du traitement qu’en cas de risques inférieurs aux bénéfices escomptés.
Comment se déroule l’intervention ?
Dans la grande majorité des cas, un pacemaker est implanté sous anesthésie locale, éventuellement générale. Cette intervention n’est que très rarement réalisée à cœur ouvert.
Elle repose sur une incision en haut de la poitrine, sous la clavicule, afin d’insérer d’abord les sondes introduites via une veine jusqu’aux cavités cardiaques puis le boîtier qui abrite la batterie. Un boîtier mesure entre 6 et 8 mm d’épaisseur et pèse 25g.
L’intervention chirurgicale dure en moyenne 1 heure pour un dispositif avec une ou deux sondes.
Une fois inséré, le pacemaker est testé en salle opératoire pendant 1 à 2 heures avant de suturer la plaie. Le patient est gardé en observation à l’hôpital pendant quelques jours. La durée du séjour hospitalier dépend de l’état de santé générale du patient.
La convalescence après la pose d’un pacemaker
Comme pour toute intervention, une surveillance de la cicatrice est réalisée. Le personnel médical s’assure de la bonne cicatrisation des sutures. Toute rougeur, boursouflure, douleur ou présence de pus doit conduire à une consultation médicale.
Les activités sportives intenses ou efforts sollicitant le bras du côté opéré sont à éviter afin de prévenir les éventuelles complications. Ces dernières surviennent dans moins de 5% des cas : hématome au niveau de la loge du boîtier, saignement interne autour du boîtier, pneumothorax, infection.
Bien que le dysfonctionnement d’un pacemaker soit rare, des contrôles réguliers sont à prévoir avec le cardiologue. Une consultation en urgence est nécessaire en cas de fatigue inhabituelle, vertiges, palpitations et gêne respiratoire. Par ailleurs, il est préférable de conserver toujours sur soi sa carte de porteur.
La reprise de la vie normale est cependant rapide. Un carnet et une carte de porteur de pacemaker sont remis au patient. Idéalement, ils doivent toujours être gardés sur soi.
Vivre avec un pacemaker
A en croire la plupart des études, la vie quotidienne des patients opérés ressemble fortement à celle de la population générale. Le patient rentre le plus souvent à son domicile un à deux jours après l’intervention et reprend le cours de sa vie, sans réadaptation préalable.
Dans les premiers temps, les risques de complications sont rares. A long terme, un risque faible d’infection du pacemaker est possible, mais les études semblent montrer que l’espérance de vie des patients est identique à celle des personnes en bonne santé. Le patient peut reprendre ses activités normales et la pratique d’une activité sportive adaptée est même conseillée.
Pour autant, le pacemaker nécessite un suivi médical régulier tous les six mois. A cette occasion, le médecin peut contrôler le fonctionnement de l’implant et l’état de la pile. Il peut si besoin modifier les paramètres du dispositif, pour les adapter au mieux à l’état de santé du patient. De plus, le pacemaker a une durée de vie moyenne de 8 à 12 ans, ce qui nécessite de le remplacer régulièrement. L’usure de la batterie est systématiquement vérifiée à chaque contrôle. Un suivi régulier permet de détecter les indices d’usure de la batterie afin de programmer une nouvelle intervention sans précipitation.
Par ailleurs, vivre avec un pacemaker nécessite des précautions dans certaines situations. En effet, les champs électriques et magnétiques, générés par exemple par des appareils ménagers, peuvent interférer avec le fonctionnement de ces dispositifs. Une récente étude américaine menée sur 119 patients porteurs d’un pacemaker a mis en évidence que les implants cardiaques sont sensibles à ces champs électriques et magnétiques. Certaines précautions sont alors à observer au quotidien tant dans la vie personnelle que professionnelle.
Quelles précautions avec un pacemaker ?
Les risques sont rares, lorsque les paramètres sont conformes aux prescriptions des fabricants. Néanmoins, les porteurs de pacemakers sont invités à tenir toute source potentielle de champ électrique ou magnétique à une distance au moins supérieure à la longueur de l’avant-bras.
En pratique, les patients doivent prendre quelques précautions, par exemple :
- Passer rapidement les systèmes antivols des magasins ;
- Eviter les portiques des aéroports et les détecteurs de métaux ;
- Eloigner les téléphones cellulaires allumés ou les écouteurs ;
- Tenir le téléphone au niveau de l’oreille la plus éloignée du pacemaker ;
- Informer les professionnels de santé (chirurgien, dentiste, kinésithérapeute, etc.). A noter qu’il existe maintenant des boîtiers IRM compatibles, mais le médecin doit s’en assurer avant toute prescription.
Par ailleurs, la consommation d’alcool est vivement déconseillée.
Estelle B., Docteur en Pharmacie Mis à jour par Charline D., Docteur en pharmacie le 5 octobre 2023
– Pacemaker : pose, fonctionnement et complications. www.elsan.care. Consulté le 11 septembre 2023.
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